interrogez plutôt sa vie, ses actes, son courage, ses qualités, et vous saurez ce qu'il est. Si l'eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce,
c'est qu'elle vient d'une source pure. "
Ce vaillant Chef arabe est né près de Mascara vers 1808. Dès novembre 1832, les trois grandes
tribus de l'Ouest algérien le portent à la tête de la résistance contre les envahisseurs Roumis, après la proclamation par son père Mahi ed-Din, du Djihad contre les troupes étrangères.
Côté français, la conquête de l'Algérie se poursuit avec des fortunes diverses, très souvent tenue en échec par l'Emir Abd el-Kader et ses cavaliers rouges... émaillée, au cours des années, de quelques traités ( dont celui de la
Tafna)... Le 22 février 1841 un nouveau gouverneur général, Bugeaud, arrive à Alger : commencent alors les revers pour l'Emir et ses alliés.
Le 16 mai 1843 : prise de la Smala* d'Abd El-Kader par le duc d'Aumale. Cette facile victoire, obtenue en l'absence de l'Emir, entraîne la soumission de plusieurs
tribus.
En juillet 1843, Abd El-Kader se réfugie au Maroc d'où il tente de continuer la lutte jusqu'en
décembre 1847. Fuyant le Maroc, il fait franchir à sa Deïra le fleuve Moulouya sous le feu des Marocains qui trouvent cet hôte décidément bien encombrant, depuis leur défaite à l'oued
Isly** et la signature du Traité de Tanger du 10 septembre 1844...
Ce Traité déclare, entre autres, Abd el-Kader hors la loi "dans toute l'étendue de l'Empire du Maroc aussi bien qu'en Algérie".... Et voilà comment on spolie tout un peuple, en
imposant la loi du plus fort...
Le 23 décembre 1847, après avoir reçu la promesse de pouvoir se rendre avec les siens à St Jean d'Acre ou à Alexandrie, l'Emir Abd El-Kader fait sa reddition au Général
Lamoricière.
Il est intéressant de voir comment la France a tenu cette promesse.
Commence une nouvelle vie pour ce combattant de la première
heure. Il reprendra alors sa quête de l'Absolu et ses méditations mystiques, commencées très jeune au sein de la Kadria soufie dont son père était le chef spirituel.
Ce sera le thème d'un prochain article.
Pour en savoir plus on peut lire :
- ABD EL-KADER de Smaïl Aouli, Ramdane Redjala, Philippe Zoumeroff (Librairie Arthème Fayard 1994).
- BUGEAUD de Jean-Pierre Bois (Editions Fayard février 1997)
Notes
* La Smala d'Abd El-Kader était en quelque sorte son QG et la résidence itinérante de sa famille et de ses guerriers à partir de mai 1841 / cf. " ABD EL-KADER", Chapitre VI: Raid sur la Smala
page 324.
** Pour la petite histoire : la bataille d'Isly remportée par Bugeaud a eu lieu tout près de la ville frontalière d'Oujda (Ouchda ou Oudjda à cette époque). Je suis née à Oujda (ce qui explique mon intérêt), et jusqu'en 1959 il y avait, devant le Lycée de garçons de la ville, un arbre vénérable et majestueux, qui empiétait du reste sur la chaussée, et sous lequel Bugeaud se serait reposé durant, ou après la bataille... Je n'ai pas encore retrouvé de photo ou de carte postale de cet arbre.
*** Deïra : petit cercle. Nom que prit la Smala après 1843.
- Images de http://images.google.fr
>>> Source de l'image "l'Émir Abd el-Kader à cheval" ;
Site Tenes.info/galerie
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