Ron Paul, homme politique du Parti Républicain des Etats-Unis, a publié sur son blog, le jeudi 19 juillet 2012, une vidéo et un article dans lesquels il s'adresse aux va-t-en guerre ( warmongers) de son pays :
"Ron Paul to Warmongers: Leave Syria Alone!"
Enfin un citoyen des États-Unis qui ose dire des vérités
à ses compatriotes et au Monde !
Ronald Ernest « Ron » Paul est né en 1935 en Pensylvanie. Membre du Part Républicain, il est délégué du Texas à la Chambre des Représentants. Il a plusieurs fois brigué l'élection présidentielle au cours de sa carrière politique.
Candidat aux primaires du Parti Républicain en 2012 face à Obama, il a renoncé à faire campagne : cela coûte très cher aux USA lorsque les soutiens financiers ne sont ni assez nombreux ni suffisants. En outre, Ron Paul aurait reçu des menaces de mort, contre lui et sa famille…
Il se veut garant de la Constitution américaine et vote contre toutes les lois qui la violent selon lui, ce qui lui a valu au Congrès le surnom de "Dr No" !
Il est partisan d’une politique étrangère non interventionniste : ainsi dans cette atmosphère guerrière, entretenue autour de la Syrie depuis plusieurs mois, par le Pentagone, la CIA, la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Hillary Clinton et Susan Rice déléguée US au Conseil de Sécurité de l’ONU, Ron Paul a déposé « une proposition de loi visant à interdire au gouvernement, en l'absence d'une déclaration de guerre par le Congrès, d'apporter un soutien, direct ou indirect, à toute action militaire ou paramilitaire en Syrie. »
Il explique sur son blog RonPaul.com les raisons qui motivent sa position. La vidéo est le texte de son allocution sont reproduits plus bas dans cet article.
Coïncidence ? Ce même jour : le 19 juillet 2012, au Conseil de Sécurité de l'ONU, le projet de résolution présenté par l’Allemagne, les États-Unis, la France, le Portugal et le Royaume-Uni était bloqué par le double VETO annoncé de la Chine et de la Russie ; le Paskistan et l'Afrique du Sud ne sont pas membres permanents et n'ont pu que s'abstenir. Il n'y avait là aucune surprise, mais ce Troisième Veto sino-russe opposé en quelques mois aux vélléités belliqueuses des Euro-Us ont provoqué leur fureur...
Les avertissements de Ron Paul et sa proposition de loi sont pleins de
sagesse... Sera-t-il écouté ?
.... Si Dieu veut.... Et si les "warmongers", qui s'agitent fébrilement dans son pays, ouvrent enfin les yeux sur la réalité qui prévaut en Syrie :
le Président Bachar Al-Assad a le soutien du Peuple Syrien, de l'Armée syrienne, qui se bat victorieusement contre les mercenaires et les terroristes étrangers, les miliciens de l'ASL et autres racailles...
La Chine, la Russie et l'Iran ne resteront pas "inertes", si l'OTAN outrepasse le Droit International comme il l'a fait en
attaquant et détruisant la Libye en 2011.
Cliquer sur l'écran pour accéder à la vidéo
Voici le texte original en anglais de son intervention.
This past week however, it was reported that the Pentagon indeed has finalized plans to do just that. In my opinion, all the evidence to justify this attack is bogus. It is no more credible than the pretext given for the 2003 invasion of Iraq or the 2011 attack on Libya.
The total waste of those wars should cause us to pause before this all-out effort at occupation and regime change is initiated against Syria.
There are no national security concerns that require such a foolish escalation of violence in the Middle East. There should be no doubt that our security interests are best served by completely staying out of the internal strife now raging in Syria.
We are already too much involved in supporting the forces within Syria anxious to overthrow the current government. Without outside interference, the strife—now characterized as a civil war—would likely be non-existent.
Whether or not we attack yet another country, occupying it and setting up a new regime that we hope we can control poses a serious Constitutional question: From where does a president get such authority?
Since World War II the proper authority to go to war has been ignored. It has been replaced by international entities like the United Nations and NATO, or the President himself, while ignoring the Congress. And sadly, the people don’t object.
Our recent presidents explicitly maintain that the authority to go to war is not the U.S. Congress. This has been the case since 1950 when we were taken into war in Korea under UN Resolution and without Congressional approval.
And once again, we are about to engage in military action against Syria and at the same time irresponsibly reactivating the Cold War with Russia. We’re now engaged in a game of “chicken” with Russia which presents a much greater threat to our security than does Syria.
How would we tolerate Russia in Mexico demanding a humanitarian solution to the violence on the U.S.-Mexican border? We would consider that a legitimate concern for us. But, for us to be engaged in Syria, where the Russian have a legal naval base, is equivalent to the Russians being in our backyard in Mexico.
We are hypocritical when we condemn Russian for protecting their neighborhood interests for exactly what we have been doing ourselves, thousands of miles away from our shores. There’s no benefit for us to be picking sides, secretly providing assistance and encouraging civil strife in an effort to effect regime change in Syria.
Falsely charging the Russians with supplying military helicopters to Assad is an unnecessary provocation. Falsely blaming the Assad government for a so-called massacre perpetrated by a violent warring rebel faction is nothing more than war propaganda.
Most knowledgeable people now recognize that the planned war against Syria is merely the next step to take on the Iranian government, something the neo-cons openly admit.
Controlling Iranian oil, just as we have done in Saudi Arabia and are attempting to do in Iraq, is the real goal of the neo-conservatives who have been in charge of our foreign policy for the past couple of decades.
War is inevitable without a significant change in our foreign policy, and soon. Disagreements between our two political parties are minor. Both agree the sequestration of any war funds must be canceled. Neither side wants to abandon our aggressive and growing presence in the Middle East and South Asia.
This crisis building can easily get out of control and become a much bigger war than just another routine occupation and regime change that the American people have grown to accept or ignore.
It’s time the United States tried a policy of diplomacy, seeking peace, trade, and friendship. We must abandon our military effort to promote and secure an American empire.
Besides, we’re broke, we can’t afford it, and worst of all, we’re fulfilling the strategy laid out by Osama bin Laden whose goal had always been to bog us down in the Middle East and bring on our bankruptcy here at home.
It’s time to bring our troops home and establish a non-interventionist foreign policy, which is the only road to peace and prosperity.
This week I am introducing legislation to prohibit the Administration, absent a declaration of war by Congress, from supporting — directly or indirectly — any military or paramilitary operations in Syria. I hope my colleagues will join me in this effort.
SOURCE :
http://www.ronpaul.com/2012-06-19/ron-paul-to-warmongers-leave-syria-alone/
Ce discours est sans ambiguïté. Ron Paul parle « net » et sans faux –fuyant. Il ne ménage pas son auditoire et assène quelques vérités gênantes.
En voici quelques points forts (en traduction libre, merci de votre indulgence)
Le ton est donné d’emblée : il s’agit ici « d’une guerre de propagande pour attaquer la Syrie et déposer Assad. »
Pour Ron Paul : « toutes les preuves (témoignages) apportées pour justifier cette attaque sont fausses : ce n’est pas plus crédible que les prétextes donnés pour l’invasion de l’Irak en 2003 et l’attaque de la Libye en 2011. »
« Il n’y a aucun intérêt de sécurité nationale qui exige une telle escalade insensée de violence au Moyen Orient »
« Nous sommes déjà bien trop empêtrés à entretenir la violence à l’intérieur de la Syrie, tant nous tenons à balayer le gouvernement actuel.
Sans les ingérences extérieures, le conflit – qualifié maintenant de guerre civile – n’existerait vraisemblablement pas ! »
Il note à regret que, depuis la IIe Guerre Mondiale, les décisions d’entrer en guerre échappent à l’avis du Congrès et sont prises au sein de l’ONU, de l’OTAN ou par le Président lui-même en ignorant le Congrès, privant ainsi le peuple d’élever quelque objection.
« Et une fois encore, nous sommes sur le point d’engager une action militaire contre la Syrie et en même temps de réactiver de manière irresponsable la Guerre froide avec la Russie.»
Il demande quelle serait la réaction de son pays, si la Russie exigeait une solution humanitaire pour résoudre des affrontements violents à la frontière américano-mexicaine ? Washington estimerait que la sécurité des USA serait en jeu et ne pourrait le tolérer.
« Seulement, notre engagement en Syrie, où les Russes ont une base navale suivant des accords [passés avec leur allié syrien], représente [pour les Russes] le même danger que serait pour nous la présence des Russes dans notre arrière-cour au Mexique. »
« Nous sommes hypocrites de condamner les Russes qui protègent leurs intérêts de voisinage, de la même manière que nous l’avons fait à des milliers de miles de nos rivages.
Il n’y a aucun bénéfice pour nous à former des camps, à fournir secrètement de l’assistance et à encourager la guerre civile en nous efforçant à réaliser un changement de régime en Syrie.
Accuser faussement les Russes de livrer des hélicoptères militaires à Assad est une provocation inutile.
Blâmer faussement le gouvernement Assad pour un soi-disant massacre exécuté par une violente faction rebelle combattante n’est rien d’autre que de la propagande de guerre.
Les gens les mieux informés reconnaissent maintenant que cette guerre planifiée contre la Syrie est
seulement le prélude pour s’en prendre au gouvernement iranien, chose ouvertement admise par les néoconservateurs.
Contrôler le pétrole de l’Iran, comme cela été fait pour celui de l’Arabie Saoudite en attendant de le faire pour l’Irak, a toujours été l’objectif réel des néoconservateurs responsables de notre politique étrangère pendant ces vingt dernières années
La guerre est inévitable sans un changement significatif dans notre politique étrangère, et vite. »
Ron Paul avertit que cette crise peut facilement échapper à tout contrôle et aboutir à un conflit bien plus énorme qu’un simple changement de régime, que le Peuple Américain a été conduit à accepter ou ignorer ; les États-Unis doivent abandonner leurs initiatives militaires pour favoriser et sécuriser leur empire, par une diplomatie en quête de paix, d’échanges commerciaux et d’amitié.
« … Il est temps de rapatrier nos troupes et d’instaurer une politique étrangère de non-intervention, qui est la seule voie menant à la paix et la prospérité.
Cette semaine, je présente une Loi interdisant à l’Administration, en l’absence d’une déclaration de guerre du Congrès, de soutenir – directement ou indirectement – aucune opérations militaire ou paramilitaires en Syrie. J’espère que mes collègues me rejoindront dans ce projet. » : a-t-il conclu.
>>> Une autre traduction plus
"professionnelle" sur Alterinfo ou Global Net
Souhaitons que la propositon de Ron Paul soit bien accueillie par ses pairs. Qu'il soit remercié d'œuvrer pour la paix.
Il est cependant à craindre que ce projet n'agrée point du tout à Mme Hillary Clinton et aux "warmongers" de son entourage... Pendant ce temps, Dieu merci, la situation évolue, semble-t-il dans le bon sens, pour la Syrie en proie aux milices étrangères mises en déroute par l'Armée syrienne, n'en déplaise aux médias français ne jurant que par l'OSDH - basée à Londres - qui leur transmet les vraies "fausses" nouvelles du front...
Pour les dernières nouvelles de Syrie, voir ICI et Là : le premier lien n'est pas toujours opérationnel car ce Site est souvent piraté, guerre médiatique oblige ! On se demande bien pourquoi, puisque les médias n'ont rien à cacher...