20 septembre 2011
Ouverture de la nouvelle session de l’ONU
qui verra, espère-t-on, la naissance du 194e état, celui de La Palestine libre dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, reconnu par l’ensemble de la communauté internationale.
La canditature de l'Etat de Palestine comme membre de plein droit au sein de l'ONU, est un pavé dans la mare des diplomaties occidentales et un "scandale" pour Israël dont les ambitions démesurées éclatent au grand jour.
Une majorité de pays et de citoyens de tous horizons expriment ce souhait, nonobstant la mauvaise volonté des Etats-Unis et la mauvaise foi d’Israël. A ce jour, une Pétition mise en ligne il y a deux mois a recueilli 1 148 138 signatures émanant de tous pays.
Positions d'Israël
Israël a la mémoire courte, ou plutôt sélective : le 29 novembre 1947 la Résolution 181 de l’Assemblée Générale des Nations Unis RECOMMANDAIT un partage de la Palestine après la fin du Mandat Britannique : le Conseil de Sécurité ne s’était pas encore prononcé, mais l’Agence Juive et ses milices se sont empressées de mettre en œuvre de manière unilatérale ce qui n’était qu’un projet non abouti de l’ONU.
Les milices sionistes employaient déjà le terrorisme contre
les habitants palestiniens et les Britanniques
(un exemple : attentat contre l' Hôtel King David abritant le Commandement militaire, entre autres services anglais,
attentat perpétré par l'Irgoun sous la direction de Menahem Begin - 22 juillet 1946).
Sans attendre la fin du Mandat
britannique, elles ont alors chassé, manu militari, les habitants palestiniens de leurs terres ancestrales, tuant et détruisant, menant la politique du "Fait accompli
"adoptée depuis par l'Etat d'Israël... Cet épisode
douloureux de l'Histoire des Palestiniens est la Nakba. Des historiens israéliens, non seulement les "nouveaux historiens" mais aussi d'autres, comme Benny Morris historien sioniste, ont relaté ces faits : lire son interview par Ari Shavit de Haaretz (8 janvier 2004) en cliquant sur le lien indiqué plus haut.
Israël se réclame de l’ONU toutes les fois que cela lui convient et vilipende cet organisme en bafouant sans vergogne les résolutions
qui mettent en cause ses agissements illégaux au regard du Droit international…
Voir la liste des résolutions de l'ONU que Israël ignore :
de 1948 à 2002 sur la Palestine, à 2006
Sources ONU et Israel Law Resource
Center
La position de Netanyahu et son équipe est sans surprise, conforme à la politique menée depuis des lustres par les
gouvernements sionistes au pouvoir en Israël.
Tout est écrit, sans fard, dans la Charte du Likud (1999) :
Peace is a primary objective of the State of Israel.
Ce postulat est un "paravent" derrière lequel Israël entend agir à sa guise sans subir de vaines critiques...
Israël veut la paix - interdiction d'en douter sous peine d'accusation "d'antisémitisme" -, une paix
"hebraïca" , mettant sous tutelle les non juifs, une paix "sioniste "
sur TOUTE la Palestine… Et au-delà, si possible !
Voici un extrait ce que stipule la Likud Platform :
(traduction française ICI )
Declaration of a State
A unilateral Palestinian declaration of the establishment of a Palestinian state will constitute a fundamental and substantive violation of the agreements with the State of Israel and the scuttling of the Oslo and Wye accords. The government will adopt immediate stringent measures in the event of such a declaration.
Settlements
The Jewish communities in Judea, Samaria and Gaza are the realization of Zionist values. Settlement of the land is a clear expression of the unassailable right of the Jewish people to the Land of Israel and constitutes an important asset in the defense of the vital interests of the State of Israel. The Likud will continue to strengthen and develop these communities and will prevent their uprooting.
….
Jerusalem
Jerusalem is the eternal, united capital of the State of Israel and only of Israel. The government will flatly reject Palestinian proposals to divide Jerusalem, including the plan to divide the city presented to the Knesset by the Arab factions and supported by many members of Labor and Meretz. The government firmly rejects attempts of various sources in the world, some anti-Semitic in origin, to question Jerusalem's status as Israel's capital, and the 3,000-year-old special connection between the Jewish people and its capital. To ensure this, the government will continue the firm policies it has adopted until now:
No diplomatic activity will be permitted at Orient House. The government stopped the stream of visits by heads of state and ministers at Orient House, begun under the left-wing government.
The presence of the Israeli police in eastern Jerusalem will be increased. This in addition to the new police posts and reinforcements in the neighborhoods.
The Likud government will act with vigor to continue Jewish habitation and strengthen Israeli sovereignty in the eastern parts of the city, while emphasizing improvements in the welfare and security of the Arab residents. Despite protests from the left, the Likud government consistently approved the continuation of Jewish living within the Old City and in 'City of David'.
......
>>> Mise à jour du 6 avril
2012
Charte du Likud : ce lien ne fonctionne plus depuis ???
Cliquer sur : Likud Party Platform from the 15th Knesset, tant que ce lien est actif car on ne trouve plus ce document sur le site de la Knesset ; la recherhe sur le site en anglais du Likud n'aboutit pas.
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Pourquoi les dirigeants d'Israël craignent-ils autant la naissance officielle de l’Etat de
Palestine ???
… Israël redouterait-il que, de plus en plus de personnes et de pays prennent (enfin !) conscience la vérité de la politique israélienne à l’encontre de la population palestinienne ? Depuis plus de 60 ans l'État Hébreu n’a pas cessé de dépouiller, d’opprimer le peuple autochtone de Palestine qui vivait là, avant l'immigration sioniste fin XIXe siècle.
Contrairement à l'idée fausse "Une terre sans peuple avec un peuple sans terre " selon Israel Zangwill, idée simpliste savamment répandue et entretenue depuis une centaine d'années par la propagande sioniste, la Palestine était loin d'être une terre vide à l'abandon. L'essayiste juif Ahad Ha'Am en témoigne après avoir visité la Palestine en 1891 :
"A l’étranger nous sommes habitués à croire qu’Israël est presque vide ; que rien n’y pousse et celui qui veut acheter de la terre peut aller là-bas acheter les terres qu’il désire. En réalité, la situation n’est pas ainsi. Dans ce pays, il est difficile de trouver une terre cultivable qui ne soit déjà cultivée"
... Les dirigeants israéliens appréhendraient-ils de devoir réviser leur stratégie d'occupation totale de la Palestine poursuivie avec constance ?
... La réalisation d'Eretz Israël ne serait-il plus qu'un mirage lointain s'il leur fallait accepter d'un Etat palestinien
avec pour conséquence l'évacuation de cet Etat occupé par leur armée et leurs colons ?
Installer Eretz Israël sur la terre de Palestine a été, dès l'origine, l'objectif poursuivi par les Sionistes jusqu'à nos
jours par tous les moyens, l'immigration (XIXe siècle), puis par le vol, le fer et le feu... Les dirigeants n'ont pas cessé de l'affirmer à la face du monde
: les Pays occidentaux ont préféré se voiler la face, rester aveugles sourds et muets comme les singes figurant sur l'illustration ci-dessous :
Dans le sillage de Théodore Herzl et Jabotinsky , les théoriciens du Sionisme, les gouvernants et des généraux israéliens bien connus, n'ont pas caché le sort qu'ils entendaient réserver aux Palestiniens .
Voici quelques unes de leurs déclarations témoignant de "leur grand désir de "paix" et de "leur empathie" pour les Palestiniens ainsi que du projet sioniste d'établir Eretz Israël au Moyen Orient
Dès 1937, David Ben Gurion affirme :
"Nous devons expulser les Arabes et prendre leurs places."
("Ben Gurion and the Palestine Arabs", Oxford University Press, 1985)
bien qu’il reconnaisse : “… nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pourquoi accepteraient-ils cela?" (Citation de Ben Gurion par Nahum Goldmann in Le Paraddoxe Juif , pp. 121-122)
Golda Meir déclare avec arrogance :
"Il n'y a pas de peuple palestinien. Ce n'est pas comme si nous étions venus, les avions expulsés et pris
leur pays. Ils n'existent pas."
(au Sunday Times, 15 juin 1969)
"Comment pouvons-nous retourner les territoires occupés? Il n'y a personne à qui les retourner." (8 mars 1969)
Et avec un aplomb ahurissant, elle ose se servir de Dieu :
"Ce pays existe comme l'accomplissement d'une promesse faite par Dieu lui-même. Il serait ridicule de lui
demander de justifier son existence." (Le Monde, 15 octobre
1971)
Golda Meir, chef d’état, sait très bien que Dieu ne dirige pas les affaires des hommes, fussent-elles celles du
"peuple élu" !
Menahem Begin, le 30 novembre 1947 après le vote de la résolution 181 proclame :
"La partition de la Palestine est illégale. Elle ne sera jamais reconnue… Jérusalem fut et
sera pour toujours notre capitale. Eretz Israël sera remis au peuple d'Israël. En totalité. Et pour toujours."
Dans un discours à la Knesset, il exprime son mépris pour les Palestiniens ainsi :
"[Les Palestiniens] sont des bêtes qui marchent sur deux
pattes."
(Menahem Begin, discours à la Knesset, citation par Amnon Kapeliouk, New Statesman, 25 juin 1982)
Yitzhak Shamir, en 1988, s’adresse aux colons juifs en ces termes :
"[Les Palestiniens] seront écrasés comme des sauterelles... Les têtes fracassées contre les
rochers et les murs."
(Yitzhak Shamir cité dans le New York Times du 1er avril 1988)
Il précise la doctrine sioniste :
"Les anciens dirigeants de notre mouvement nous ont laissé le message clair de garder Eretz Israël de la Mer au Jourdain pour les générations futures, pour l'immigration massive du peuple juif, qui seront rassemblées dans ce pays." (Yitzhak Shamir, novembre 1990 en lors d'un service commémoratif pour d'anciens dirigeants du Likud)
"La colonisation d'Eretz Israël est l'essence du sionisme. Sans colonie de peuplement, nous ne réaliserons pas le sionisme. C'est aussi simple que cela." (Yitzhak Shamir, Maariv, 21 février 1997)
Ariel Sharon expose le programme sioniste et exhorte à l’action les militants du parti d'extrême droite Tsomet :
"Il est du devoir des leaders israéliens d'expliquer à l'opinion publique, clairement et
courageusement, un certain nombre de faits qui ont été oubliés avec le temps. Le premier d'entre eux est qu'il n'y a pas de sionisme, de colonisation ou d'État juif sans l'éviction des Arabes et
l'expropriation de leurs terres."
…
"Tout le monde doit s'activer, courir et s'emparer du plus grand nombre possible de sommets
de collines palestiniennes. Ils doivent tout faire pour agrandir les colonies, parce que tout ce que nous prenons maintenant restera à nous... Tout ce que nous ne réussirons pas à prendre ira à
eux."
(Agence France Presse, 15 novembre 1998)
Le 19 mars 1972, le Général Matityaha Pelet avoue dans Ha’aretz, qu’en 1967 et ensuite les dirigeants ont accrédité faussement la
menace existentielle qui pèserait sur Israël :
"La thèse d’un danger d’un génocide qui nous menaçait en juin 67 et qu’Israël se battait pour son existence physique était seulement du bluff, créé et développé après la guerre."
Avec cynisme, Benyamin Netanyahu fait part d’un regret :
"Israël aurait dû exploiter la répression des manifestations en Chine, quand l'attention du monde était braquée sur ce pays, pour procéder à des expulsions massives des Arabes des territoires." (Benyamin Netanyahu, parlant à des étudiants de l'Université Bar Ilan, 24 novembre 1989)
Ariel Sharon annonce avec morgue que Israël a le droit d’agir à sa guise et que personne ne doit s’aviser de le critiquer :
"Israël a le droit de mettre les autres en procès, mais personne n'a le droit de mettre le
peuple juif et l'État d'Israël sur le procès."
(Ariel Sharon, cité par la BBC News online 25 Mars 2001)
En octobre 2001, premier ministre, il précise sa pensée à Shimon Pérès avec ces mots qui ne se démentent pas aujourd’hui (pour preuve le discours d’Obama il y a deux jours) :
"Chaque fois que nous faisons quelque chose, vous me dites que l’Amérique fera ceci ou fera cela
… Je vais vous dire quelque chose de très clair :
Ne vous préoccupez pas de la pression de l’Amérique sur Israël, nous, les juifs, contrôlons l’Amérique,
et les Américains le savent."
(Ariel Sharon, 3 octobre 2001, à Shimon Péres, cité sur la radio Kol Yisrael)
Les "professions de foi" fort instructives de Théodore Herzl, Vladimir Jabotinsky Joseph
Weitz, du Président Heilbrun, Israël Koenig, du rabbin Yitzhak Ginsburg d’ Ehud Barak, Moshe Katsav, Raphael Eitan, etc… sont publiées, in extenso, dans les Sources citées
ci-dessous.
Quant à Moshe Dayan, en février 1952 son objectif ultime n’était rien moins que la création de l’Empire israélien ! (Radio Israël)
Il serait peut-être temps que l’on prenne au sérieux les Israéliens, et les déclarations de leurs dirigeants, au lieu de les prendre pour des victimes …
Sources
La chronique de Normand Lester
Positions des Palestiniens
Quoiqu’il en soit du Passé et du passif, Mahmoud Abbas, au nom du Peuple palestinien, a remis ce 23 septembre 2011 à M. Ban Ki-moon Secrétaire général de l'ONU
"la demande d'adhésion comme membre à part entière des Nations Unies de la Palestine sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. "
Cette requête doit être remise au Conseil de sécurité. En cas de veto des Etats-Unis annoncé, les Palestiniens s'adresseront à l’Assemblée Générale des Nations Unies.
M. Abbas a ensuite prononcé un discours à la Tribune des Nations Unies, discours largement applaudi par l'assemblée : les Israéliens se sont abstenus ! Jusqu'au dernier moment, ils espéraient que le Président de l'AP renoncerait à ce projet de demande de reconnaissance de la Palestine. Malgré les pressions occidentales et les manoeuvres dilatoires des uns et des autres, l'annonce du veto américain, M. Abbas a persisté dans sa démarche légitime et c'est la liesse aujourd'hui en Palestine occupée... Même si tout est loin d'être réglé.
Des médias et des ministres israéliens se sont empressés, comme il se doit, de fustiger ce discours qui expriment les désirs d'indépendance d'un peuple :
"L'OLP s'attache à rejeter toutes les formes de violence, y compris le terrorisme d'Etat.
Nous respecterons les accords signés par l'OLP et Israël.
Notre peuple va continuer la résistance pacifique contre la colonisation.
Nous sommes à la tribune de l'Assemblée générale. Cela montre que nous ne voulons pas délégitimer Israël
mais seulement la colonisation, l'apartheid.
Nous avons la main tendue. Travaillons pour construire un avenir de paix. Bâtissons des ponts de dialogue au lieu de
construire des murs."
Un tel discours assorti de propos "venimeux" (Gideon Saar) seraient "une véritable incitation à la violence" selon Avigdor Lieberman !
Il est des vérités que les Israéliens ne supportent pas d'entendre...
Ces dernières semaines, l'effervescence diplomatique
n'a pas cessé de croître, les tentatives occidentales de se multiplier, les pressions sur M.Abbas et les Palestiniens pour éviter au Président Obama de perdre la face aux yeux de toutes les
Nations. Les soutiens à la reconnaissance de l’Etat de Palestine augmentent devant l’obstination des Etats-Unis à opposer leur veto à la demande légitime du Peuple palestinien, devant les
menaces et la propagande d’Israël, et la frilosité des dirigeants européens à se prononcer pour le droit des peuples à prendre leur destin en mains…
Quant aux pourparlers de "paix", on
s’aperçoit, au vu la situation qui prévaut en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza, qu’ils ont servi de prétexte à Israël pour étendre ses colonies au détriment des habitants
palestiniens, s’approprier leurs ressources en eau, construire des murs d’apartheid, imposer un blocus total (terre, air, mer) à Gaza, dévasté par son armée il y a 3 ans…
Des négociations entre deux états voisins indépendants ne seraient-elles pas préférables ?
Le statu quo, agrémenté d’une colonisation galopante, à la mode israélienne signifie la négation de toute possibilité aux Palestiniens d’avoir un jour un état viable.
Un Etat palestinien reconnu à l’ONU sera en droit de réclamer le départ des colons avec une chance de l’obtenir à plus ou moins long
terme. Ce n'et pas seulement une démarche symbolique.
Elias Sanbar a accordé un entretien à Mediapart le 17 septembre 2011. Il dit qu'il est essentiel pour les Palestiniens d'aller mmaintenant à l'ONU. Il explique pourquoi c'est le bon moment et quels sont les enjeux pour les Palestiniens dans cette bataille diplomatique. Elle devrait faire tomber les masques et mettre certains pays, qui ne parlent que démocratie, paix et justice, devant leurs responsabilités : c’est ce que redoutent au plus haut point les USA, Israël et leurs "alignés". Voici un extrait de cette interviev :
Un premier pas a été accompli aujourd'hui, mais la route sera longue et semée d'embûches. Les Israéliens ne céderont que si la pression
internationale s'accroît et que les Etats-Unis ne trouvent plus leur compte à les soutenir.
L'Arabie Saoudite va-t-elle réviser son alliance avec eux, comme elle le laissait entendre il y a quelques jours, si Barak Obama persiste à poser son veto ?
Que vont encore inventer Sarkozy ou Juppé ?
Les dirigeants occidentaux auront-ils enfin le courage d'accepter les réalités qui prévalent en Palestine et en Israël et d'oeuvrer en vérité pour une paix juste ?
L'avenir le dira. Il ne s'agit plus d'atermoyer avec un processus de paix qui n'en finit et ne profite toujours qu'à un seul et même camp au détriment de l'autre.
Bonne Chance
Meilleurs voeux
au futur Etat de Palestine