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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 20:21

 

 

    

 

    Tous les ans depuis un siècle, la France commémore l’Armistice du 11 novembre 1918, et rend hommage à ses soldats "morts pour la France", suivant la formule consacrée…

   Cet armistice a mis fin à la 1ere Guerre mondiale, la Grande Guerre qui devait être la "Der des Der", tant ont été grandes l'horreur et les souffrances
endurées : hélas, cela a failli…

   En 2014, année du centenaire de cette tragédie,la France a fait mémoire au cours de nombreuses cérémonies, non pas seulement des  "morts pour la France" mais de toutes les victimes de cette guerre atroce, sans discrimination aucune.
       Les guerres ne sont-elles pas toutes abominables et fratricides ?

 

Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes
La vraie gloire est de l'épargner
 Louis XV (1745)

 

   Tous pays confondus, cette guerre, qui a duré quatre interminables années, a fait près de 40 000 000 victimes(morts militaires et civils, militaires blessés)
Au moins 23 Etats Alliés (dont la France, la Belgique, le Royaume Uni, l’Empire russe, le Canada, puis les Etats-Unis…) se sont engagés dans cette folie
meurtrière contre les Empires Centraux (l’Empire Austro-hongrois, l’Allemagne, l’Empire Ottoman et le Royaume de Bulgarie) : Cf.   ICI>
 Folie meurtrière * , qui a laissé de terribles plaies et des cicatrices indélébiles dans le cœur des soldats rescapés et dans les familles, partout où la guerre a fait rage et au-delà... Des pays ravagés, des villes détruites, leurs habitants fuyant les combats...
 

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* Cliquer sur les photos pour les agrandir et lire les légendes,
sur les liens en rouge pour plus d'informations.
 

 

 

 

Fortifications anglaises prises et complètement détruites par l’artillerie allemande sur la ligne de front d’Armentières à l’Automne 1914 – Image Wikipedia - Source Archives fédérales allemandes Bild 146-1976-076-20A Mars 1918 Bataille de la Somme Caron 13 - Moreuil - Vue gé

Le Front d'Armentières à l'automne 1914 et Moreuil rasé en mars et août 1918

 

 

 

Dans-la-tranchée - Site premiereguerremondiale.tableau-noir.net Les-tranchées - Troupes britanniques - premiereguerremondiale.tableau-noir.net

 

 

Vie et Mort dans les tranchées

 

 

 

La-tranchee01 - Site tnhistoirexx.tableau-noir.net

 

 

 




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Le Site PREMIERE GUERRE MONDIALE offre de nombreux articles, photos (quatre relatives aux tranchées figurent ici), documents et lecture de textes, relatant ces quatre années 14-18 qui ont embrasé le Monde :
CLIQUER sur la photo du Poilu pour accéder au site.

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    Ci-dessus quelques images, aperçu infime  de ce qu'ont dû endurer les
populations à l'arrière et les combattants sur les Fronts  durant cette guerre…
Les combats au corps à corps, les tirs d'artillerie, la vie, les blessures et la mort dans les tranchées, "le nettoyage des tranchées" de sinistre mémoire, les gaz asphyxiants, l'effroyable gaz moutarde (ypérite)... le stress, la faim et la soif... parfois l’absence de nouvelles de la famille, l'angoisse de ne plus revoir les siens…

 La terreur de «craquer», de refuser cette boucherie, de déserter…

    Certains n’ont pu résister. Ils se sont enfuis : repris, ils ont été fusillés,
parfois sans jugement, ou après comparution immédiate devant un Conseil de guerre; sur le Front, les officiers avaient toute autorité et latitude pour
juger et punir. Les hommes étant ce qu'ils sont, il y a eu des abus de pouvoir, mais aussi des réhabilitations sur le moment. Les camarades des condamnés
devaient procéder à leur exécution devant tous les autres soldats rassemblés...

     De tous temps, ces pratiques injustes, cruelles et barbares ont été utilisées dans toutes les armées du monde pour servir d'exemple et dissuader les soldats de la moindre velléité de négligence ou de désobéissance.
     Les précédents ne manquent pas : ainsi le recours à la décimation dans
les légions romaines
...
Au sein de l'armée de Washington lors de la Guerre d'Indépendance, pour
pallier au 'manque d'enthousiasme', défections des jeunes fermiers recrutés,
le chef d'état-major :
«... après un certain temps, il a décidé d'en faire exécuter quelques-uns pour donner l'exemple aux autres.Dans nombres de cas, il a confié cette tâche à leur propres camarades.» (Cf.Howard Zinn : Beyond Obama p.17)

    De 1914 à 1918, ces exécutions pour l'exemple n'ont pas été le triste apanage des Armées françaises, les états-majors des autres pays engagés dans cette guerre ont employé les mêmes méthodes radicales pour motiver leurs soldats.

     Après la guerre, les dossiers de ces malheureux fusillés pour l'exemple ont dormi dans les Archives. Malgré les demandes des parents des victimes fusillées hors combat, le sujet était plus ou moins tabou.

Δ  Depuis quelques années seulement, avec la perspective du Centenaire en 2014, des livres, des documents historiques ont fait jour,
... des témoignages,... des lettres retrouvées dans les familles, comme la lettre publiée dans cet article ; ce message d'adieu figure sur plusieurs sites, dont celui représenté par son logo à droite.
Ce site propose d'autres lettres bouleversantes de ces soldats emportés dans la tourmente de la guerre.
Des milliers sont morts dans les tranchées, bombardés, gazés, en se battant...

 

D’autres ont été " fusillés pour l’exemple "

Exécutions ordinaires de soldats fusillés pour l'exemple
Photos d'archives







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     Des études historiques fondées sur l'analyse des Archives Nationales, des témoignages recueillis ont été entrprises en vue d'établir la vérité sur ces exécutions et de réhabiliter la mémoire de ces victimes oubliées ou trop longtemps sciemment ignorées des États-majors militaires.

<>  Le Rapport présenté, le 1er octobre 2013, au Ministre délégué aux Anciens Combattants par un groupe de travail animé par M. Antoine Prost, président du Conseil scientifique de la Mission du Centenaire fait officiellement le point sur ce délicat et douloureux dossier. Selon ce ccompte-rendu, il y aurait 600 à 650 soldats fusillés pour 'crimes militaires'de 1914 à 1918.
On peut trouver ce document 'Rapport A Prost 01 10 13.pdf' à télécharger sur le Site de la Défense dans la rubrique « A lire aussi »

<>  Le Général André Bach, chef du Service historique de
l’armée de terre, à Vincennes (Val-de-Marne) de 1997 à 2000,
a publié en 2003 un ouvrage remarquable, véritable document historique qui fait autorité : Fusillés pour l’exemple 1914-1915.
Ce militaire, passionné d'Histoire, retrace ses motivations, sa démarche dans une introduction aussi captivante que son livre ;
il écrit ceci page 21 :
« Au delà de ma quête personnelle, mon désir de faire partager le résultat de mes recherches tient à mes facettes de citoyen et d'historien...
...   Dans une Europe frileuse qui chipote sur les avantages des uns et des autres, il est bon d'aller revisiter un des plus grands scandale mondiaux : la première grande guerre civile entre Européens en 1914-1918. »


    Cette invitation semble être d'une actualité plus brûlante aujourd'hui qu'en 2003... Aujourd'hui, alors que la guerre sévit dans de nombreux pays du SUD et d'Orient et que l'OTAN fait retentir de sinistres 'bruits de bottes' en Europe.

<>  Voici deux livres, parmi d'autres, qui décrivent ce qu'ont vécu les poilus de la Guerre 14-18 :
Paroles de poilus - Lettres et carnets du front 1914-1918,
  de Jean-Pierre Guéno

Fusillé vivant,
  de Odette Hardy-Hémery
... Raconte la singulière et tragique histoire de sept réservistes, appartenant au 327e régiment d'infanterie, ''fusillés pour l'exemple'' le 7 septembre 1914, sur ordre du général Boutegourd.
  L'un deux, François Waterlot 27 ans, laissé pour mort... en réchappera...

<>    Depuis quelques années, à l'initiative d'associations avec l'aval du Premier ministre Lionel Jospin (Craonne 1998), des réhabilitations ont été prononcées ; des monuments ont été érigés à la mémoire de ces malheureux soldats fusillés injustement.

Le Mémorial de Suippes

Pour l'honneur des caporaux de Souain    Théophile MAUPAS, Louis GIRARD,
Lucien LECHAT et Louis LEFOULON    Fusillés pour l'exemple,   à SUIPPES,  
le 17 mars 1915.

 

Fusillés pour l exemple Guerre 14-18 6a00d8341ed59c53ef00e

 

 

 

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< p style="text-align: left; font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;">   Lettre d'adieu d’Eugène X
                   fusillé pour l'exemple
                          à son épouse et à sa fille Jeanne

 

 

 

 

Le 30 mai 1917 


Léonie chérie
J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre.


Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle.
Tout manque : l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer.
Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie.
Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi.
Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre.
Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront.
Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger.
C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner.
Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre.
Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier.
Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin.

Eugène ton mari qui t’aime tant

 

 

 

 

Δ RETOUR au texte principal - plus haut


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RESTAURATION DE TOUTES LES ILLUSTRATIONS INITIALES DE CET ARTICLE et MISE A JOUR DES LIENS

   Dimanche 10 Septembre 2017


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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 22:59

 

In Memoriam

Massacres de Sétif-Guelma-Kherrata

 

 

SETIF - Mémorial du 8 mai 1945-2015

 

 



  En ce 8 mai 2015, la France célèbre le 70e anniversaire de la victoire des Alliés sur le IIIe Reich nazi, tandis que l’Algérie commémore les tueries du 8 mai 1945 à Sétif et dans les villes et douars alentour. La manifestation des Indigènes de Sétif, à l’origine pacifique, tourna à l’émeute lorsque le jeune porte-drapeau scout Chaâl Bouzid s’écroula victime d’un tir contre la foule…
  L’émeute et son cortège d'exactions meutrières se propagèrent dans toute la région, déclenchant durant plusieurs mois une répression implacable et aveugle des Forces de l'ordre secondées par des milices populaires.
  Cette journée fatidique, tragique prélude à la Guerre D’Algérie, s’est gravée douloureusement dans la mémoire des Algériens, d’autant plus que ces atroces forfaits perpétrés par l’Administration et L’Armée coloniales ont été étouffés depuis et déformés, par les gouvernements français ; les colons de l’époque les niaient et les nostalgiques de l’Algérie française les nient aujourd’hui encore…


   Notons que cette année le 20 avril 2015, un membre du gouvernement Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire en déplacement en Algérie, a fait un « beau » discours. Il s’est recueilli à Sétif devant la stèle de Chaâl Bouzid, la première victime innocente de ce terrible drame, une manière implicite de reconnaître la réalité des faits et la douleur des Algériens.
Son discours reste cependant bien timide concernant l’implication criminelle de la France coloniale dans les malheurs infligés à la population algérienne, pour avoir osé réclamer plus de liberté et de citoyenneté des Pouvoirs publics; il n’a guère suscité d’enthousiasme : pour les Algériens, le « devoir de vérité » est loin d’être accompli… Pour certains Français, le « devoir de vérité » est à sens unique et J-M Todeschini en a trop dit sur cette vérité qui n’appartient qu’à un clan : sur la Toile de nombreux sites, hélas, se font encore l'écho de ce détestable mépris récurrent

  * Ce discours publié jusqu'en 2015 par le SDACM n'est plus disponible actuellement en 2017 sur ce site
  * Il en est de même pour le discours de l'Ambassadeur de France Bernard Bajolet, lors de sa visite à L'Université de Guelma le 27 avril 2008.

  - Retrouvés avec difficulté, voici deux autres liens permettant d'accéder en 2017 à la lecture de ces discours ;
CLIQUER sur les photos ci-contre   

 Deux articles publiés en 2011 sur Salam-Akwaba relatent ces funestes événements avec plus de détails, de liens et d'articles de référence :

1 - 8 mai 1945 - Commémorations

2 - Sétif 8 mai 1945 - Témoignages...

 

 

 

 

 

    Si l'on se penche sur l'Histoire de la Conquête de l'Algérie par la France au XIXe siè;cle, des « pacifications » successives et de la colonisation qui ont suivi, on  s'aperçoit que cette occupation, militaire et coloniale, a été émaillée de révoltes durement réprimées tout au long de ces 132 années...
  La cause réelle et profonde de ces révoltes était occultée par les Autorités coloniales attachées à faire régner l'ordre ; les Européens persuadés de faire oeuvre civilisatrice, avaient en général de bonnes relations, et souvent même parfois d'amitié, avec les Indigènes...   Mais, habités par un fort sentiment de supériorité, la plupart des Français d'Algérie étaient peu sensibles aux frustrations et aux attentes des Algériens qu'ils côtoyaient, ne voulant pas voir en face la réalité et les injustices infligées par l'Administration coloniale à leurs voisins musulmans.



    Á la fin de la IIe guerre mondiale, comme rien ne changeait en Algérie malgré certaines promesses, l'aspiration à l'Indépendance a grandi dans la population algérienne, s'est amplifiée aprés l'impitoyable répression qui a ensanglanté tout le Nord-Constantinois dès le 8 mai 1945 et plusieurs mois durant; Sétif, Guelma et Kherrata ont payé un lourd tribut à cette manifestation à l'origine pacifique qui a dégénéré en émeute...102 victimes françaises et quelques milliers victimes algériennes dont le nombre fait toujours polémique 70 ans plus tard..
Cette volonté d'indépendance, nourrie de rancoeurs accumulées depuis des années, s'est cristallisée avec la chute de Dien Bien Phu, un 8 mai 1954, qui mit un terme à la colonisation de l'Indochine par la France...
    L'Armèe française ne semblait plus invincible...
  Les Français n'ont jamais pris vraiment conscience de toutes les révoltes durement réprimées «manu militari», qui ont endeuillé les décennies de présence française ; cette présence perçue, à juste titre, comme une occupation étrangère et une exploitation du pays, a été combattue dès les orignes.

  A ce sujet lire la belle et tragique histoire de l'Émir Abd El-Kader, le premier chef de la Résistance algérienne à la conquête française, en cliquant sur la vignette ci-contre :

    En cliquant sur la petite étoile rouge, vous découvrirez la magnifique Huile sur toile représentant la Charge de la "Cavalerie Rouge" réalisée en 1996 par Hocine Ziani, peintre algérien de grand talent.
 

 

 

 

 

 

    Sétif, Guelma, Kherrata : les villes, les douars, les djebels de cette belle contrée algérienne alentour, ont été le théâtre de la « folie des hommes » en ce printemps 1945 qui invitait à la joie et à l’espoir avec la fin de la IIe guerre mondiale en Europe et le retour des soldats.

    Ce même jour où les Français en liesse fêtaient l’Armistice en Métropole et Outremer avec les peuples de l’Empire colonial de l’époque, à Sétif éclata un drame épouvantable... Au cours de la manifestation populaire indigène, à l’origine pacifique, une provocation meurtrière causant la mort du jeune scout Chaäl Bouzid, déchaîna la colère de la foule et ce fut l’engrenage fatal :

 Violence des Algériens trahis par les promesses jamais tenues des gouvernements français, meurtris par le mépris des "roumis" alors que nombre d’entre eux (leurs fils, pères, parents, amis) avaient payé le prix du sang à leurs côtés, dans les Armées françaises durant les deux dernières guerres…

  Violence des Forces de l’ordre colonial et des colons ivres de vengeance. La Colonie européenne, accrochée à ses privilèges, ne voulait rien partager et redoutait que les troubles ne s’étendent à l’ensemble de l’Algérie.

    Mais le destin était en marche : neuf ans plus tard la Guerre d’Algérie embrasa tout le pays avec son cortège de malheurs et d’horreurs…

Sept ou cinq décennies après ces terribles événements, n’est-il pas temps Français et Algériens, de se libérer des ressentiments, des peurs, des cruels malentendus engendrés par les mensonges d’Etat, et d'aborder enfin l'avenir avec confiance... Un avenir à construire ensemble, plus serein pour nos deux nations.
 

 

 

 

Algérie-Gorges de Kherrata
Dans les gorges de la région de Kherrata
 

 

 

En mémoire du calvaire algérien

 

 


       Les Forces de répression

 


          Les arrestations
 

  Les enfants ne furent pas épargnés
 


          Chasse à l'homme
 

          Attente dans l'angoisse ?
 

  La répression barbare qui s'abattit sur cette région d'Algérie, plusieurs mois durant en 1945, est un véritable «Terrorisme d'État», ainsi que l'a qualifiée dernièrement Jean-Louis Planche, un historien français auteur de plusieurs ouvrages sur l'Histoire du Peuple algérien.

... Ce fut le règne de la terreur orchestrée par les troupes coloniales : humiliations, exactions, rafles, tortures, meurtres, habitations détruites et brûlées, massacres, éxécutions sommaires... Lorsque l'Administration judiciaire prit le relai, après les redditions de la population indigène, ce fut pour souvent sans preuve condamner à mort les prisonniers.
 


          Tueries et incendies dans le bled...
 

Carnage à Doudjehane en mai 1956




 
Silence on tue !
 
         
 

  Printemps 1945 : La France fête l'Armistice, alors que dans le Nord-Constantinois autour de Sétif, se déchaîne la violence de l'État colonial contre la population algérienne :
   répression impitoyable, rafles, «ratonnades», meurtres de civils indigènes par des colons, chasse à l'homme, arrestations arbitraires et exécutions sommaires, destructions de douars, incendies, tueries, etc... Ces actes barbares ont été la règle pendant plusieurs mois, jusqu'à la reddition et la soumission complète de tout le Peuple de cette région.
   Chacun en Algérie a pansé ses plaies : l'Armée et les colons rassurés se sont «endormis» sur leur sanglante victoire... Les Algériens meurtris ont fourbi leurs armes pour conquérir leur Indépendance.
 


          Redditions et Arrestations

 

Garde à vue en plein air





  NOTES

- Les photos publiées ici, ont été retrouvées à l'aide de Google. Ces photos d'archives proviennent de divers sites à consulter pour l'intérêt de leurs articles et de plus amples informations

     CLIQUER sur les IMAGES pour les AGRANDIR et LIRE les LIBELLÉS

- SOURCES

  ° Le Monde du 7 mai 2015 :Interview de J-L Planche

° Article publié le 7 mai 2008 par LE MATIN.dz : Jean-Louis Planche: les massacres du 8 mai 45, un terrorisme d'´Etat

° Le Rapport d'Information déposé par la Commission des Affaires Étrangères en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 14 novembre 2012 1, sur l’Algérie - Cf. Année 1945

° Sur le rapport Tubert et le nombre des victimes : un article de Jean-Pierre Peyroulou

° Article du 8 avril 2005 : Le massacre de Sétif ou le sanglant armistice publié par AFRIK.COM

° Le Site «Lettres d'Archipel, Bloc-notes de Jean-Marie Lamblard» lire ICI

° Journal en ligne El Watan :
    - Si inscrit au journal   ICI    et   LÀ

    - Sinon cliquer sur les images ci-contre   

° [ Le lundi 28 avril 2008, à Guelma, Bernard Bajolet Ambassadeur de France en Algérie déclare : « le temps de la dénégation » des crimes de la colonisation « est terminé » ] publié sur le Site Histoire coloniale et postcoloniale

° Quelques Sites : kherratamemoires.e-monsite.com, SETIF.INFO, ldh-toulon.net piednoir.net, eric.et.le.pg, pcint.org, skikda.boussaboua, algerie-focus, memoria.dz, controappuntoblog.org, nadinejeanne.com, paris-luttes.info, aureschaouia, humanite.fr, quartierslibres, etc. présentent articles et photos.

° L'INA propose en vidéo un :
«Rappel historique des massacres répressifs à Sétif en mai 1945»

° Youtube à mis en ligne plusieurs vidéos sur le thème :
   «Massacres de Sétif le 8 mai 1945».  

 

° Début juillet 2017, l'Hébergeur d'images de Salam-Akwaba m'a réclamé une somme astronomique ($39.99 par mois !) pour continuer à assurer les mêmes prestations jusqu'alors gratuites.
Dès cet avis adressé par e-mail le 07/07/2017 02:05, sans attendre ma réponse, les images stockées chez cet Hébergeur ont été remplacées par de vilains pavés lors de la publication sur mon Blog !

Plusieurs articles ont été ainsi "vandalisés" et sont à revoir.


     RESTAURATION DE TOUTES LES ILLUSTRATIONS INITIALES DE CET
ARTICLE et MISE A JOUR DES LIENS

Ce jeudi 24 août 2017

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 08:00

                  In Memoriam 

  

  Obsèques des victimes françaises de Sétif 8 mai 1945

 

 

 

 

In memoriam Blog

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Victimes indigènes de la répression coloniale à Sétif, Kherrata et Guelma en mai 1945

 

 

 

 

 

 

In memoriam Blog

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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    Pendant que, partout en France métropolitaine comme dans les Colonies d'Outre-mer, on fêtait dans l'allégresse la victoire sur les nazis et la paix retrouvée, ce 8 mai 1945 à Sétif,en Algérie,se déroulait un drame horrible ; ce funeste événement fut suivi "d'épouvantables massacres" dans cette région, comme l'a reconnu le 27 avril 2008  Bernard Bajolet, l'ambassadeur de France en Algérie, lors de sa visite à Guelma.  

  Après avoir prononcé  à l'Université du 8 mai 1945 un discours, qui a fait date, l'ambassadeur de France  s'est rendu sur les lieux des sanglants événements du 8 mai 1945. Il a aussi déposé une gerbe au monument de la Carrière en souvenir des victimes musulmanes ainsi qu’au cimetière chrétien.

 


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Carte Algérie en mai 1945 - publiée sur L'Histoire n° 318 - 03/2007

   Les soldats des troupes africaines de l'Armée française, qui venaient de se battre victorieusement au service de la France, étaient démobilisés à Toulon pendant la première semaine du mois de mai 1945. Nombreux étaient originaires de Sétif et des environs : ils attendaient leur retour au pays, dans la joie de retrouver leurs familles, leurs maisons, leurs douars... Hélas pour beaucoup d'entre eux, ce fut la mort de leurs parents, enfants, amis... la destruction de leurs lieux de vie, la désolation qu'ils découvrirent à leur arrivée chez eux... Stupéfaction, douleur et larmes où quelques années plus tard (1954), prendra source la Guerre d'Indépendance d'Algérie "pudiquement" nommée par la France "les événements d'Algérie"... 


 

 

 

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    encre-penne ~k2888168Aux Français et Algériens, témoins de ces crimes affreux qui ont signé le divorce entre les communautés vivant en Algérie, aux historiens, de s'exprimer maintenant sur cette page d'Histoire commune à l'Algérie et à la France.

 

 

 

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      Les premiers témoignages officialisés sont ceux que recueillera l'Administration coloniale de la part des habitants européens de Sétif, des colons de la région et des militaires. Ils constitueront jusqu'en 2005 la vérité officielle pour l'État Français...

 

  Blason de Sétif   En 1948 est publié un livre,  écrit par Eugène Vallet, qui fera longtemps référence  :

  Un drame algérien

la vérité sur les émeutes de Mai 1945


  Livre d Eugène Vallet : Un drame algérien - la vérité sur les émeutes de 1945

 

   A cette époque, Eugène Vallet était Président du Conseil général de Constantine.

  Son livre reprend l’étude (d.5) qu’il avait adressée au Général Juin après le drame en 1945  : cette étude figure  à la rubrique  1 H 1728 des Archives  (2e BUREAU DE L’ÉTAT-MAJOR INTERARMÉES, page 139). 

C'est la  première et seule analyse détaillée des événements qui ensanglantèrent Sétif et sa région.

  Son récit, celui d’un notable français d’Algérie, haut fonctionnaire de l’Administration coloniale, donne une vision unilatérale de ce drame, version partisane qui ne fait aucune place aux témoins indigènes.  

 

   Sa dédicace reflète la mentalité européenne de l’époque :  

                            En hommage ému au souvenir de ceux 

                           qui sont morts pour donner à la France le

                           plus bel empire qui soit...

                           E. V.

 

    Eugène Vallet n’est pas un témoin direct, mais son livre présente un grand intérêt de par la fonction de son auteur dans l'Administration. La préface "Pro Memoria" analyse sa vision de la situation la colonie française d'Algérie et des graves évènements qui l'ont endeuillée...

 

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   Voici, publiée page 16, la note officielle communiquée à la Presse par l’Administration le 18 mai 1945, dix jours après l’émeute de Sétif qui aurait duré environ deux heures, faisant 22 tués et 48 blessés parmi la population européenne :  


« Le 8 mai, un cortège de musulmans devait partir de la Mosquée de la gare, vers 9 h. 15, pour se rendre au monument aux morts. L'autorisation avait été accordée, sous réserve expresse que la manifestation n'aurait pas un caractère politique, et que le défilé s'effectuerait sans pancartes ou banderoles. Cette promesse ne fut pas tenue. Des panneaux portant des inscriptions telles que : Libérez Messali ! Nous voulons être vos égaux ! furent exhibés.

Les manifestants, au nombre de 8 à 10.000, déferlèrent dans la rue Clemenceau et se heurtèrent à la police, à hauteur de l'Hôtel de France. Aussitôt des coups de feu claquèrent et les passants furent agressés et abattus à coups de pistolets, de couteaux et de bâtons.

 « La police et la gendarmerie réagirent vigoureusement, aidées par la troupe alertée, dont l'arrivée sur les lieux fut presque immédiate.

« Les manifestants, repoussés, continuèrent toutefois à attaquer les Français isolés dans les différents quartiers de la ville, et notamment au marché, où des émeutiers, qui obéissaient sans doute à un mot d'ordre, assassinaient tous les passants qu'ils rencontraient. »

« Vers onze heures, l'ordre fut rétabli et la force publique commença les opérations de nettoyage, effectuant les perquisitions et les arrestations qui s'imposaient.

« Nombre des victimes : 22 tués, dont M. Deluca, président de la Délégation spéciale de Sétif ; Vaillant, ex président du Tribunal civil, Raynal, maréchal des logis de gendarmerie, 48 blessés. »

« A l'appui de cette note, précise dans sa sobriété, nous pouvons donner les renseignements suivants qu'a bien voulu nous faire parvenir un vieux Sétifien, dont l'esprit pondéré et le témoignage ne sauraient être mis en doute… »

 

 

 

 

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   Suit le récit (p. 17 à 22) très détaillé, selon la relation de l'habitant français de Sétif cité dans la note officielle ci-dessus. 

   L’accent est mis sur l’entière responsabilité des manifestants dans le déclenchement de l’émeute et sur leur sauvagerie... Mais que peut-on attendre d'une foule qui, manifestant au début dans le calme, voit l'un de ses jeunes scouts tué par le tir d'un policier ? D'autres coups de fusil claquent... C'est la confusion, la colère, et bientôt l'émeute et l'irréparable. Selon les Autorités coloniales, ce soulèvement n’aurait pas été accidentel, mais planifié…    

   Il n’est nulle part question de Chaâl Bouzid, le jeune scout première victime de cette tragédie, ni des victimes indigènes des vigoureuses réactions des policiers, gendarmes et militaires et de leurs  "opérations de nettoyage".

 

     Eugène Vallet  rend compte des évènements survenus à Sétif et sa région durant le mois de mai 1945 ; puis il fait part de ses réflexions sur ce drame qui selon lui "projette un jet de lumière sur l'esprit collectif qui anime la masse indigène dans la plupart de nos régions algériennes."  qui " n'a pu se maintenir dans les cœurs, s'affermir, se généraliser que parce que nous sommes restés indifférents à la politique sournoise, à la propagande nocive que l'on peut dénoncer, avec raison sans aucun doute, comme venant de très loin, mais dont les fourriers ont été, dans la plupart des cas et la plupart des régions, ceux que nous avons élevés par l'instruction, ou la faveur, à des situations sociales qu'ils n'auraient pu atteindre sans nous.", qu'il illustre par un exemple dont il ne donne aucune référence : "Un jeune homme va au marché…"

... Qui est ce jeune homme ? À quel endroit ? À quelle date ? (Cf. p. 152-153).

 

  Toutes les victimes européennes sont nommées, leurs assassinats décrits, les victimes indigènes ne sont pas citées. Il est cependant fait mention de jugements d'émeutiers, dans les mois qui suivent, par le Tribunal militaire de Constantine : en général la peine de mort est prononcée (Cf. p. 23-27)…

 

Carte postale Algérie - Les Gorges de Kerrata - Route de Sétif à Bougie   L’auteur décrit les « nettoyages »  de Kerrata  (Cf. page 99) ; cette ville est située dans une région très accidentée et, écrit-il sans autre précision : " On liquide les dernières résistances des rebelles dans les gorges. " (Cf. p. 104)


     Il confirme l’arrestation de personnalités  algériennes ainsi que la  présence de milices civiles aux côtés de l’armée, entre autres à Djidjelli :  Région de Sétif - Miliciens en mai 1945

  "La réaction a été ce qu'elle devait être, énergique et calme à la fois. Le 10 mai, les Français de Djidjelli étaient munis de fusils Gras et de cartouches. Le 11, une milice civile fonctionnait en ville. Elle montait la garde, avec les Sénégalais. Le conseiller général Benkhellaf était arrêté, en même temps que ses collègues a,l'assemblée départementale : Le Dr Saadane, de Biskra, et Ferhat Abbas, de Sétif. Ces trois personnalités étaient considérées comme les chefs du P.P.A. organisateur de l'agitation ." (Cf. p. 133 à 137)

 

 

      249px-Coat of arms Algeria (1830-1962).svg Dans les derniers chapitres, et les Annexes (p. 277), Eugène Vallet  livre ses convictions sur la situation et l'avenir de la colonie : Cf. p. 234 à 274 (Tout est calme - Les leçons du passé - En matière de conclusion - Vers l'irréparable - Octobre 1947).

 

   Premières Armoiries de l'Algérie indépendante 19 mars 1962  L'avenir, tel que l'envisageait Eugène Vallet, était scellé : l'avenir appartiendrait, dès lors, aux Algériens qui combattraient pour l'Indépendance de leur pays...

 

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  Généraux Henry Martin et Raymond Duval et la population - Algérie en mai 1945   En mai 1945, le général Henry Martin (1888-1984), commandant du 19ème corps d'armée est chargé de la coordination des forces en Afrique du Nord et donc de la répression menée sur le terrain par les troupes du général Duval (1894-1955). Son rapport est versé aux Archives, ainsi que celui du général de gendarmerie Paul Tubert (1886-1971). Ce dernier est nommé, à la tête de la Commission d'enquête sur les événements du Constantinois, par le gouverneur Général Chataigneau. On peut lire sur le site d’Henri Pouillot ( qui est H. Pouillot ?) comment s’est déroulée la mission de  Paul Tubert très vite écourtée...

   Sur le bilan de ces heures tragiques Cf. les Notes de l’article "8 mai 1945 – Commémorations"

 

    Rapport sur le Constantinois mai 1945 photo 2185-copie-1En 1971 le colonel Adolphe Goutard, historien militaire, fait un récit circonstancié de ces événements  dans le N° 196 de Historia magazine  d’octobre 1971. Son "rapport" a été repris en 2010 sur plusieurs sites Pieds-noirs qui en donnent l’intégralité :  mdame.unblog, Drak,  Echodupays, etc.


SETIF-MAI-1945 2185583-XL Colonel Adolphe Goutard

    On retiendra  sa conclusion dans laquelle il cite le général Henry Martin :

"Dans sa lettre du 16 mai 1945 au général Henry Martin il écrivait : 

« L’intervention immédiate a brisé la révolte, mais il n’est pas possible que le maintien de la souveraineté française soit basé exclusivement sur la force. Un climat d’entente doit être établi. »

 

Et dans une lettre que sa famille a bien voulu me communiquer, il déclarait aux hautes autorités de Paris : « Je vous ai donné la paix pour dix ans. Mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie. Il faut faire des réformes sérieuses. »

 

Mais, l’orage passé, Paris s’endormira et rien de sérieux ne sera fait pour satisfaire les légitimes aspirations des musulmans.

Et cette paix, ainsi promise durera presque dix ans – exactement neuf ans et demi - jusqu’à la Toussaint de 1954… marquée par les premiers attentats, prélude à l’insurrection.


 Colonel Adolphe GOUTARD "


 

 

Blason de GuelmaJean-Pierre Peyroulou, Membre de l’équipe de Paris du CEMAf (Centre d'étude des mondes africains), Docteur en histoire (EHESS, École des hautes études en sciences sociales)  a exposé lors d’un colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme, le 7 mai 2005 à Paris,  les conclusions de ses recherches sur les massacres du 8 mai 1945 à Guelma: on peut les lire  ICI.  Il met en évidence le rôle actif du sous-préfet de Guelma André Achiary et des milices, de tristes mémoires.

Du même auteur lire : "La milice, le commissaire et le témoin : le récit de la répression de mai 1945 à Guelma " sur le site   IHTP (Institut du temps présent) du CNRS.


 

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    Cet article est la suite de :


               "8 mai 1945  - Commémorations"

 

        D'autres témoignages et réactions dans le prochain article...

 Témoignages de survivants algériens, d'un journaliste américain présent à Sétif, et d'un diplomate britannique en poste en Algérie à cette époque.... Des réactions qui se prolongent de nos jours encore, tant demeure vive la mémoire de ces événements sanglants dont la blessure n'est pas refermée....

 

"Sétif 8 mai 1945 - Témoignages (suite) "

 

 

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 22:16

 

 

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Victoire des Alliés _clubfrancaisdelamonnaie.com 7505543-8597-thickbox

Au mois de mai, lorsque la nature renait et que s’épanouit le Printemps, la France commémore sa Libération et la Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie le 8 mai 1945.

 

A la Libération de la France ont contribué, outre les Troupes Alliées (D Day : 6 juin 1944 Débarquement en Normandie), mais aussi et pour une large part : les maquisards de la Résistance française et les Troupes d’Infanterie coloniales françaises  ( Campagne d’Italie 1943-1944,  Débarquement en Provence 14-15 août 1944).


 

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8 mai 1945 en France

 

 

PARIS-Charles-de-gaulle-8-mai-1945 - © Fondation Charles de Gaulle

Cérémonie à l'Arc de Triomphe

8-mai-1945-_Defile-des-Parisiens

Parisiens en liesse


 

 

                                                                                                          

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   Pendant que le Général de Gaulle célébrait la victoire à l’Arc de Triomphe de Paris et prononçait un discours de circonstance, de l’autre côté de la Méditerranée, à Sétif les défilés de fête de ce 8 mai 1945 tournent au drame sanglant pour les populations "roumis et indigènes".

   Dans toutes les autres villes d’Algérie, grâce à l’intelligence et au sang-froid des uns et des autres et malgré la présence de pancartes politiques et de drapeaux vert et blanc, tout ce passe bien.

   A Sétif, il suffira d’une provocation pour "mettre le feu aux poudres" dans le Constantinois, et déclencher des émeutes durement  réprimées par l’Armée française, ses Tirailleurs sénégalais et les milices de colons armés jusqu'au 22 mai, date de la reddition des tribus (photos d’archives  1 et  2 ).

 

   Ensuite se poursuivront arrestations, jugements, condamnations et exécutions...

 

 

 

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   Il est délicat d’évoquer ces cruels événements qui ont meurtri les communautés autochtones et coloniales à cette époque.  La véritable ampleur de la répression  a été longtemps occultée, pour ne pas dire niée, tant par les Autorités françaises que par les colons. Depuis l’ouverture des Archives, des historiens algériens et français ont pu rétablir la réalité des faits.  Il faut donc leur donner la parole, ainsi qu’aux témoignages français recueillis en mai 1945 et aux survivants Algériens qui ont participé à cette manifestation de Sétif qu’ils voulaient pacifique².

   A chacun de se forger son opinion dans la mesure où l’intéresse cette tragédie, partie intégrante de l'Histoire de France et de l'Histoire de l'Algérie. Ce drame a signé le divorce entre les deux populations, prélude de la Guerre d'Indépendance algérienne qui éclatera le 1er novembre 1954...


 

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8 mai 1945 en Algérie - Sétif- Kherrata - Guelma

                   

  Timbre commémoratif algérien 8 mai 1945 - artimage 221197


   Les Algériens d’alors, que l’Administration coloniale française appelait Indigènes (Cf.  Code de l’Indigénat), espéraient ce jour-là  faire entendre leurs voix, leur aspiration à une justice, la même pour tous  – Roumis ou Indigènes – Dans toutes les   villes d’Algérie furent organisées des manifestations pacifiques par les deux communautés : le port de pancartes, banderoles à caractère politique, de drapeaux des partis d’opposition étaient interdits à la population musulmane qui s’agitait depuis quelque temps en réclamant la libération de  Messali Hadj, le leader du  PPA.

 

 

Sétif -Sur la route du marché 565 001 - Carte postale ancienne

 

   C’est jour de marché ce mardi à Sétif : les gens du Bled affluent. Une foule nombreuse s’est rassemblée pour défiler. En ce jour, où partout on célèbre la Libération française et la victoire,  la communauté musulmane d’Algérie croit (naïvement) que le sang versé par les siens, ces milliers de soldats indigènes morts pour la France sur tous les champs de bataille des deux dernières guerres, l’autorise  à demander au moins l’égalité de droits avec les communautés française et européennes vivant dans leur pays en Algérie… Et pourquoi pas, à terme, l’autonomie et l’indépendance…

 

  Las, la déconvenue sera cruelle pour tout le monde : un jeune scout musulman puis les Européens de Sétif, en seront les premières victimes… Cela entraînera des émeutes sanglantes dans toute la région du Nord-Constantinois, suivies d’une féroce répression encore plus sanglante : l'écart entre le nombre des victimes dans les deux communautés en témoigne¹.     

 

Carte SETIF et Nord-Constantinois -MAI-1945 2185594-XL

   Comment la manifestation a-t-elle dégénéré en émeute ce 8 mai à Sétif ? Voici un extrait d'un article du site  Herodote :

   "Le matin du 8 mai, une nouvelle manifestation survient à Sétif aux cris de «Istiqlal [Indépendance], libérez Messali". Les militants du PPA ont la consigne de ne pas porter d'armes ni d'arborer le drapeau algérien mais un scout musulman n'en tient pas compte et brandit le drapeau au cœur des quartiers européens.

La police se précipite. Le maire socialiste de la ville, un Européen, la supplie de ne pas tirer. Il est abattu de même que le scout. La foule, évaluée à 8.000 personnes se déchaîne et 27 Européens sont tués dans d'atroces conditions. L'insurrection s'étend à des villes voisines, faisant en quelques jours 103 morts dans la population européenne.

La répression est d'une extrême brutalité. L'aviation elle-même est requise pour bombarder les zones insurgées..."

 

     Qui a tué le maire socialiste de Sétif, Édouard Deluca retrouvé agonisant ? L’écrivain algérien Kateb Yacine (15 ans à l’époque)  défilait avec ses camarades, il est formel : un policier. "Mais d’autres témoignages désignent des hommes de main des Vichystes qui prennent leur revanche". D’aucuns prétendront que les coups de feu sont partis de la foule… 

 


Chaâl Bouzid - Sétif- 8 mai 1945 _ Photo Lamblard   Quoiqu’il en soit, Chaâl Bouzid , le jeune scout porte-drapeau, est la première victime de la répression ; on peut voir aujourd’hui, en centre ville à Sétif, la  plaque commémorative de la mort de ce jeune homme considéré en Algérie comme  un héros.

 

  Sur son site "Lettres de l’Archipel", Jean-Marie Lamblard, faisant appel à divers témoignages, a écrit en 2009, une relation bien documentée de ces événements. L’article intitulé " SÉTIF, MASSACRE EN ALGÉRIE FRANCAISE, 8 MAI 1945" est douloureusement passionnant.

 

 


 

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   Il faut maintenant donner la parole aux témoins de ces tragiques événements.

    Ce sera l'objet de deux prochains articles :

 

"Sétif 8 mai 1945 - Témoignages "


"Sétif  8 mai 1945 - Témoignages (suite)"


 

 

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              NOTES


1 - Selon des sources officielles françaises relevées en 1945, les pertes côté européen sont de 102 à 113 victimes et deux fois plus de blessés pendant la durée des émeutes dans toute la région de Sétif : ces chiffres sont sûrs .

800 musulmans * auraient été assassinés pour leur francophilie
Le commandement militaire aurait dénombré 2628 tués parmi les musulmans.

 

    En s’en tenant seulement à ces chiffres de l’époque, il y aurait eu presque vingt cinq fois plus de morts victimes de la répression  que de victimes des émeutes…


      * Ce chiffre n’est cité - du moins à ma connaissance -  que par François    d’Orcival dans  Valeurs Actuelles ;  ce journaliste ne cache pas que : " Conformément aux consignes reçues de Paris, la répression est sans pitié. Des villages situés autour de Sétif, Guelma et Kherrata, sont rasés. "

 

  →  Selon le rapport du Général Paul Tubert  qui n’a pu enquêter que deux jours sur place : "Officiellement, il y eut 102 morts européens, essentiellement dans la région de Sétif, et 1 165 morts algériens"


  → Dès l’origine, ces chiffres ont été contestés par les Algériens qui retiennent actuellement  le chiffre de 45 000 morts*, et par des témoins étrangers. 

   Par ailleurs, les archives françaises et britanniques font état de 6 000 à 15 000 personnes victimes de la répression.

 

   Quelque soit le bilan réel, ces chiffres témoignent d’une féroce répression.


       * "Les historiens estiment que ce chiffre (45 000) englobe non seulement les morts, mais également les blessés, et les emprisonnés dont un grand nombre ne survivra pas aux conditions de détention."   Cf. Lettres de l’Archipel

 

2 -  Les survivants algériens, parmi lesquels certains disent avoir participé a la manifestation de Sétif, affirment le caractère pacifique, mais politique, du défilé qui a dérapé.

 

 >>> Cliquer sur les photos pour les agrandir et lire les légendes.

 

 

 

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 16:19

 

Hinrichtung Ludwig des XVI - Gravure allemande sur cuivre, 1793, de l'exécution du Roi Louis XVI

 

 Exécution du Roi Louis XVI  le 21 janvier 1793

Paris, Place de la Révolution (la Concorde actuellement)

 

 

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Guillotine JB Louvion - XVIIIe siècle

    Il y a 218 ans, le roi de France Louis XVI, citoyen Louis Capet pour les révolutionnaires de ces terribles années-là, était guillotiné à Paris sur la Place de la Révolution (de nos jours, la Place de la Concorde).

 

    Depuis tous les ans, le 21 janvier date anniversaire de la mort de Louis XVI, des Français royalistes, et d’autres émus par ce destin tragique, honorent la mémoire de ce roi : des messes sont célébrées à Paris et en d’autres villes…

 

   Après la prise par le peuple de Paris, le 10 août 1792, du Palais de Tuileries - où résidait la famille royale – le roi et sa famille sont incarcérés dans la prison du Temple.

    Le 21 septembre 1792,  La Convention assemblée constituante élue au suffrage universel pour la première fois proclame l’abolition de la royauté. Tout va alors aller vite, malgré les débats houleux entre les députés (Girondins et Montagnards), quant au sort à  réserver au Roi déchu.

    Le 20 novembre 1792, la découverte aux Tuileries de documents secrets dans la fameuse « armoire de fer » prouvant, selon  les révolutionnaires, la trahison de Louis XVI précipite les événements et rend le procès du roi inévitable.

      Voir  ICI et   . Il faut noter que l’authenticité de ces documents n’est pas prouvée selon deux historiens contemporains Paul et Pierrette Girault de Coursac, spécialistes du règne de Louis XVI.

 

    Le procès, sans témoin, débute le 10 décembre 1792.

 

    Le 25 décembre 1792, jour de Noël, il écrit son testament. Après l’avoir rédigé, il dit à  Malesherbes l’un de ses amis défenseurs venu le visiter :

« J'ai arrangé mes petites affaires; à présent ils peuvent faire de moi ce qu'ils voudront. »

       Le lendemain, Louis XVI comparaît devant la Convention. Après la plaidoirie de ses défenseurs, le 28 décembre, il fait une courte déclaration :

Cf.  Convention nationale

 Débats de la Convention nationale [archive], 1828, p. 248

 

« On vient de vous exposer mes moyens de défense, je ne les renouvellerai point ! En vous parlant peut-être pour la dernière fois, je vous déclare que ma conscience ne me reproche rien, et que mes défenseurs ne vous ont dit que la vérité… »

 

      Les jours qui suivent, jusqu’au 16 janvier 1793 date du dernier vote capital, les débats se déroulent à la Convention, débats houleux, pour ne pas dire haineux, aux cours desquels se déchaînent les « ténors » de la Convention pour réclamer « la mort ! » : Danton, Vergniaud, Robespierre, Saint-Just, Marat, Barère, Sieyès, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, Lepeletier de Saint-Fargeau, etc. ... qui, à leur tour, monteront sur l’échafaud…


      Le sort de Louis XVI, celui de son épouse Marie-Antoinette et de leurs enfants, sont scellés…  à 5 voix de majorité !

 

 

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   Voici le Testament de Louis XVI, remis à la Commune le jour de son exécution.

Source ; http://fr.wikisource.org/wiki/Testament_de_Louis_XVI

 

    Ce beau texte profondément humain, empreint de simplicité, d’humilité, de pardon pour ceux qui le condamnent, de reconnaissance pour les amis qui l’ont aidé dans ses épreuves, d’affection pour son épouse et leurs enfants, est celui d’un vrai chrétien. Ce témoignage émouvant mérite d’être connu.

 

 

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Testament de Louis XVI

25 décembre 1792

 

Avertissement :Le texte est basé sur le manuscrit original et respecte donc la graphie de l'époque.

 

Testament de Louis XVI, rédigé le 25 décembre 1792, envoyé à la Commune de Paris, le 21 janvier 1793.

 


Au nom de la tres Sainte Trinité du Pere du fils et du St Esprit. Aujourd'hui vingt cinquieme jour de Decembre, mil sept cent quatre vingt douze. Moi Louis XVIe du nom Roy de France, etant depuis plus de quatres mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple a Paris, par ceux qui etaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, mesme depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Proces dont il est impossible de prevoir l'issue a cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun pretexte ni moyen dans aucune Loy existante, n'ayant que Dieu pour temoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser. Je declare ici en sa presence mes dernieres volontés et mes sentiments.

Je laisse mon ame a Dieu mon createur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d'après ses merites, mais par ceux de Notre Seigneur Jesus Christ qui s'est offert en sacrifice a Dieu son Pere, pour nous autres hommes quelqu'indignes que nous en fussions, et moi le premier.

« Je meurs dans l'union de notre sainte Mere l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel J.C. les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l'Eglise, les Sacrements et les Mysteres tels que l'Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés. je n'ai jamais pretendu me rendre juge dans les differentes manieres d'expliquer les dogmes qui dechire l'Eglise de J.C., mais je m'en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m'accorde vie, aux decisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Sainte Église Catholique, donnent et donneront conformement a la discipline de l'Eglise suivie depuis J.C. Je plains de tout mon cœur nos freres qui peuvent etre dans l'erreur, mais je ne pretends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en J.C. suivant ce que la charité Chretienne nous l'enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes pechés. J'ai cherché a les connaitre scrupuleusement a les detester et a m'humilier en sa presence, ne pouvant me servir du Ministere d'un Pretre Catholique. Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) a des actes qui peuvent estre contraires a la discipline et a la croyance de l'Eglise Catholique a laqu'elle je suis toujours resté sincerement uni de cœur Je prie Dieu de recevoir la ferme resolution ou je suis s'il m'accorde vie, de me servir aussitot que je le pourrai du Ministère d'un Pretre Catholique, pour m'accuser de tous mes peches, et recevoir le Sacrement de Penitence.

« Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense à personne), ou à ceux à qui j'aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait.

« Je prie tous ceux qui ont de la Charité d'unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

« Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal.

« Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma sœur, mes Tantes, mes Frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du Sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable.

« Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux; je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde-ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l'Éternité. Je prie ma sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de Mère, s'ils avaient le malheur de perdre la leur.

« Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

« Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur Mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. je les prie de regarder ma sœur comme une seconde Mère.

« Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses Concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve. Qu'il ne peut faire le bonheur des Peuples qu'en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu'un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire, et qu'autrement, étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile.

« Je recommande à mon fils d'avoir soin de toutes les personnes qui m'étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c'est une dette sacrée que j'ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu'il y a plusieurs personnes de celles qui m'étaient attachées, qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l'ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent, dans les moment de troubles et d'effervescence, on n'est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s'il en trouve l'occasion, de ne songer qu'à leur malheur.

« Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m'ont montré un véritable attachement et désintéressé. D'un côté si j'étais sensiblement touché de l'ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n'avais jamais témoigné que des bontés, à eux et à leurs parents ou amis, de l'autre, j'ai eu de la consolation à voir l'attachement et l'intérêt gratuit que beaucoup de personnes m'ont montrés. Je les prie d'en recevoir tous mes remerciements; dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.

« Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s'enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j'ai eu tout lieu de me louer depuis qu'il est avec moi. Comme c'est lui qui est resté avec moi jusqu'à la fin, je prie M. de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.

« Je pardonne encore très volontiers a ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

«Je prie MM. de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l'expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu'ils se sont donnés pour moi.

« Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.

« Fait double à la Tour du Temple le 25 Décembre 1792.

« Louis.


 

Signet hr2-copie-1

 

 

Quelques Notes…

 

Guillotine JB Louvion L’image de la guillotine, présentée ici, est une gravure du XVIIIe siècle. Ces deux avis terrifiants y sont gravés aussi et l’encadrent :

 

"Le poignard des patriotes est la hache de la loi .

Traites regardez et tremblez elle ne perdra son activité,

que quand vous aurés tous perdu la vie." 


 Guillotine JB LouvionSur l’histoire de la guillotine voir en cliquant sur les vignettes ci-dessous :

 

Guillotine WikipédiaGuillotine from the George S. Stuart Gallery of Historical

 

 

 

 

Guillotine JB Louvion  Un document de la " BNF : La guillotine en 1793 : d'après des documents inédits des Archives nationales / Hector Fleischmann"


  Guillotine JB LouvionLa peine de mort a été, Dieu merci, abolie dans notre pays et la sinistre machine  reléguée au musée des horreurs ! Merci aussi à tous ceux qui ont œuvré pour son abolition, en particulier à Robert Badinter.

Plus d’informations ICI

 

 etoile 035 La peine de mort continue d’exister dans de trop nombreux pays dans le monde et, entre autres, dans certains pays chrétiens… Que ceux qui croient en Dieu  et passent sur ce site, aient la curiosité de lire, ou relire, l’histoire de Caïn et Abel : n’est-il pas remarquable que Dieu n’ôte pas la vie de Caïn pour le meurtre de son frère ? Cela ne devrait-il pas nous faire réfléchir ?

Voir Gn 4, 1-16

 

 

Guillotine JB Louvion   Le site  Histoire-Géo-EducationCivique-Etc… propose un article sur « Le procès et la mort de Louis XVI (11 décembre 1792-21 janvier 1793) » publié en mai 2008 avec des séquences vidéo 1  et  2  de La Révolution française, film de Robert Enrico, sorti en 1989 (à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution).

 

etoile 035 Sur tous les acteurs de ce drame et de cette Révolution qui ont déchiré notre pays, les documents et ouvrages historiques abondent. Chacun en trouvera sans peine. Il faut noter que, depuis quelques années, plusieurs historiens ont réhabilité la figure du Roi Louis XVI qui ne méritait pas tant d'infamie de la part de ses contemporains...

    

     Il semble que la biographie de Louis XVI, écrite par l’historien Jean-Christian Petitfils en 2005, soit actuellement la meilleure. S’appuyant sur une documentation importante, l’auteur s’attache à peindre le vrai visage de Louis XVI en balayant  tous les clichés qui le dénaturaient : c'est le portrait « d'un homme intelligent et cultivé, d'un roi scientifique, passionné par la marine et les grandes découvertes, qui, en politique étrangère, joua un rôle déterminant dans la victoire sur l'Angleterre et dans l'indépendance américaine. Loin d'être un conservateur crispé, en 1787 il voulut réformer en profondeur son royaume par une véritable Révolution royale… » Cf. 4eme de couverture du livre.

 

etoile 035   La veille de la fuite à Varennes, en juin 1791, Louis XVI avait écrit un  " testament politique". Ce texte était connu à cette époque et a desservi le roi lors du procès.

Ce manuscrit, disparu depuis lors, a été retrouvé en 2009 aux USA.  


 etoile 035 Voici pour terminer un beau portrait de Louis XVI, roi de France et de Navarre (1754-1793) peint en 1776 par Joseph-Siffred Duplessis (1725-1802). Ce tableau est actuellement au Musée national du Château et des Trianons  à Versailles.

 


 

Louis XVI -1775 - Portrait par Duplessis

 

 



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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 20:04

                 Pasteur  Martin Niemöller

(1892-1984)




Le Pasteur Martin Niemöller fit partie de la Résistance protestante allemande au régime nazi.






 

Quand ils sont venus chercher les communistes

Je n’ai rien dit

Je n’étais pas communiste.

 

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes

Je n’ai rien dit

Je n’étais pas syndicaliste.


Quand ils sont venus chercher les juifs

Je n’ai rien dit

Je n’étais pas juif.

 

Quand ils sont venus chercher les catholiques

Je n’ai rien dit

Je n’étais pas catholique.

 

Quand ils sont venus chercher les francs-maçons

Je n’ai rien dit

Je n’étais pas franc-maçon.

 

Quand ils sont venus me chercher

Il ne restait plus personne pour dire quelque chose.

 


 

Après le passage des barbares nazis

 

 

 Vie de Martin Niemöller


   Martin Niemöller, pasteur et théologien allemand, fait la Première Guerre mondiale comme sous-marinier. Après avoir vécu les horreurs de la guerre, il devient pasteur. Ancien des Corps francs, et tout d’abord partisan d`Hitler comme beaucoup  de vétérans de la guerre, il prend conscience de l’injustice des mesures qui frappent les Juifs, citoyens allemands comme lui.

 Il fonde la « Ligue d’urgence des pasteurs » qui réunit, fin 1933, plus du tiers des pasteurs protestants. La charte s’appuie sur  « les principes de tolérance énoncés par la Bible et la profession de foi de l’Eglise Réformée ». La Ligue résiste au projet des nazis de faire de l’Eglise du Reich un outil de propagande de l’idéologie nazie, contraire aux véritables principes de l’Evangile.

 Inquiété et arrêté en 1934, le Pasteur Niemöller, dont la popularité  dépasse les frontières de son pays, est relâché...  Mais il doit passer en jugement. Son  procès s'ouvre en 1937 ; le jugement, prononcé en 1938, le condamne à une amende et sept mois de prison.

Dès la fin du procès, comme il avait purgé sa peine en préventive... La Gestapo, qui veillait, l’arrête aussitôt et le déporte au camp de concentration de Sachsenhausen. C’est ensuite Dachau, où il restera  détenu jusqu'à la fin de la guerre en 1945 comme  « prisonnier personnel du Führer », malgré les protestations internationales.

  De retour de déportation, il se consacre alors à la reconstruction de l'Église protestante d'Allemagne et devient un militant pacifiste.

 

«««»»»

 

Notes


>›› Poème du Pasteur Niemöller

 

›› Vie de Martin Niemöller :

Cf. http://resistanceallemande.online.fr/eglises/eglises.htm

http://www.universalis.fr/encyclopedie/T301435/NIEMOLLER_M.ht

http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/GERniemoller.htm


>›› Les deux photographies proviennent d'un montage de photos d'Archives de la II éme Guerre mondiale et de photos  actuelles prises dans les territoires occupés de Palestine. Le montage est intitulé : " GERMANY 1940 - ISRAËL 2009 "   http://whatreallyhappened.com/IMAGES/GazaHolo/index.html

1 - Arrestation par les Nazis des Juifs, Communistes, de malheureux innocents, etc. ..

2 - La désolation et la terre brûlée après le passage des barbares nazis.


 

 

 

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 22:00


  Le 6 avril 1930, Gandhi lance le signal de l'insurrection pacifique qui va gagner toute l'Inde et aboutira après dix sept années de luttes à l'Indépendance de l'Inde le 15 août 1947.

N'ayant pu obtenir l'abrogation de la loi sur le sel qui taxait fortement cette précieuse denrée, Gandhi prône la désobeïssance civile :

"En dehors de l'eau, affirme-t-il,* il n'y a pas

                 La Marche du sel en avril 1930 

 d'article comme le sel dont l'imposition permet à l'État d'atteindre les millions d'affamés, les malades, les infirmes et les pauvres sans aucune ressource. Par conséquent, cet impôt constitue la taxe la plus inhumaine que l'ingéniosité de l'homme puisse imaginer. (...) La conséquence nécessaire du monopole du sel a été la destruction, c'est-à-dire la fermeture des ateliers dans des milliers d'endroits où les pauvres fabriquaient leur propre sel. (...) L'illégalité, c'est qu'un gouvernement vole le sel du peuple et lui fasse payer très cher pour l'article volé. Le peuple, quand il deviendra conscient de son pouvoir, aura le droit de prendre possession de ce qui lui appartient."*

 

Et c'est l'épopée de la Marche du sel que nous raconte Jean-Marie Muller** dans son livre :  "Gandhi l'insurgé".

 

 Par delà les années, écoutons la voix du Mahatma Gandhi nous dire  qu'il est juste de résister aux lois et aux oppressions qui bafouent notre dignité d'être humain :

         

« Dès que quelqu'un comprend qu'il est contraire à sa dignité d'homme

d'obéir à des lois injustes,

aucune tyrannie ne peut l'asservir. »


... Et nous faisant part de son expérience personnelle, il nous dit de ne jamais désespérer car amour et vérité auront toujours le dernier mot : 

              « Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela.»



 

 

 

Notes

 

* Source : The Collected Works of Mahatma Gandhi, Ahmedabad, The Publications Division, Ministry of Information and Broadcasting, Government of India, 1971, p. 499-500

 

** Jean-Marie Muller est membre fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente et auteur de nombreux ouvrages : 

http://www.non-violence-mp.org/histoire/marchedusel.htm

La photographie  représentant Gandhi durant la marche du sel est en couverture du livre cité.

 

 

 

 

 

 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 21:15


     La captivité d'Abd El-Kader    

 

"Je n'ai point fait les événements, ce sont eux qui m'ont fait."
 
 Portrait d'Abd el-Kader par Jean-Baptiste Ange Tissier, 1852, Musée de Versailles.25 décembre 1847 : l'Emir Abd El-Kader quitte le port de Mers-el-Kébir  et sa patrie, accompagné de 45 membres de sa famille et de 57 personnes de son entourage qui ont choisi de partager son exil. Malgré l'engagement pris par Lamoricière de les conduire directement à Alexandrie ou Saint-Jean -d'Acre, l'Emir et sa suite sont dirigés vers Toulon sur ordre du gouverneur. D'ores et déjà, ils sont considérés comme des prisonniers et confinés au lazaret* de la presqu'île de Cepet pendant dix jours d'angoisse.
"L'homme passe infinimen l'homme"           
                                                                  
Pendant ce temps malgré quelques voix qui s'elèvent, dont celle du ministre de la guerre Trezel,
en faveur de l'exil en Orient souhaité par l'Emir Abd El-Kader et promis par les Autorités françaises lors de sa reddition... c'est le "Vae Victis" qui l'emporte... 
Refus formel de ratifier la promesse du Général Lamoricière...  Pour l'Emir Abd El-Kader, qui lui, en homme d'honneur n'a qu'une parole...  l'incompréhension est totale ; sa colère, qu'il réfrène, se mue en résignation.
 Il dira son amertume à son interpréte français Daumas : "Les Beni Snassen Gharaba, qui tenaient encore pour moi, ne voulaient cependant pas que je me livre à vous, et néanmoins je ne me repens nullement du parti que j'ai pris, car, sur la promesse écrite du général Lamoricière, promesse sanctionnée par le fils du Roi des Français, je dois être transféré
à Saint-Jean-D'Acre ou Alexandrie, d'où je gagnerai la Mecque. Les Arabes respireront et moi aussi, j'aurai trouvé le repos... Les honneurs, les biens, les trésors de ce monde ? Tu sais, Daumas, si je les méprise... Je te répète, je n'ai pas d'autre désir que d'aller à la Mecque, lire les Livres Saints, adorer Dieu et m'y faire enterrer après avoir visité Médine, le tombeau de notre seigneur Mohammed.
 Mon  rôle est fini. Je vous ai donné ma parole. Je ne vous combattrai plus..."
 
Informé du refus du gouvernement français d'honorer la parole donnée, l'Emir s'exclamera :
" Je ne puis le croire. Le Maréchal Bugeaud ne m'at-il pas écrit plusieurs fois pour m'offrir de me conduire à la Mecque si je voulais cesser la lutte ?" pour conclure : " Mais à quoi bon tous ces discours, ne suis-je pas dans votre main ? Vous êtes le couteau et moi la chair. Tranchez comme il vous plaira, je n'ai qu'à me résigner."

L'Emir et les siens resteront prisonniers quatre ans dans des conditions souvent sordides. La chute de Louis-Philippe n'améliore en rien le sort des Algériens.

Transférés du fort Lamalgue (Toulon) au château d'Henri IV à Pau, puis en novembre 1848 à Amboise - le château a été transformé en prison - les captifs découvrent la beauté du site et les mesures de surveillance " excessives jusqu'au ridicule. Des sentinelles garnissaient les murs, des patrouilles parcouraient les rues."... Toute visite et toute correspondance sont rigoureusement interdites par Lamoricière devenu ministre de la Guerre ! Oui, ce même Lamoricière...
 Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 porte au pouvoir Louis-Napoléon. Le 16 juin 1852, Louis-Napoléon se rend à Amboise pour rencontrer l'Emir Abd El-Kader et lui annoncer sa libération : "Depuis longtemps, vous le savez, votre captivité me causait une peine véritable, car elle me rappelait sans cesse que le gouvernement qui m'a précédé n'avait pas tenu les engagements pris envers un ennemi malheureux... La générosité est toujours la meilleure conseillère..."
En octobre c'est la visite de Paris, la Madeleine, Notre Dame, la Bibliothèque nationale, l'Académie de musique, l'Opéra...  Il rencontre de nombreux ecclésiastiques, dignitaires et généraux, dont un de ses anciens prisonniers ; il s'entretient avec Louis-Napoléon dont il est l'un des hôtes d'honneur aux Tuileries lors de la proclamation du Second Empire le 2 décembre 1852.
Puis il regagne Amboise qu'il quitte avec les siens le 11 décembre pour Brousse (Borsa), première capitale de l'Empire ottoman, où le gouverneur de la ville leur fait un accueil chaleureux.
 Napoléon III octroie une riche pension à l'Emir Abd El-Kader, qui ainsi, se sent libre à l'égard du pouvoir ottoman et se tient à l'écart de la vie publique. Il peut enfin se consacrer à la fréquentation des lieux spirituels, à la prière et la méditation, à l'étude et la poésie, au bonheur familial, à la correspondance avec avec ses amis...
  Un étape sur le chemin qui le mènera à Damas où il s'installe en décembre 1855 dans le quartier El-Amara, près du sanctuaire d'Ibn Arabi, et de la magnifique Mosquée des Omeyyades...

 

 




Notes
 
*  Le portrait de l'Émir Abd el-Kader illustrant cet article est le
"Portrait en buste de Ben ed-Din Abd el-Kader, émir algérien par Jean-Baptiste Ange Tissier,
 1852, 72 x 59 cm, musée de Versailles "  

Voir   WIKIPEDIA                                         
Promener la souris sur l'illustration pour lire sa légende

* Le lazaret servait jadis de lieu de quarantaine pour isoler les personnes atteintes de maladies contagieuses 

> Sous le portrait de l'Emir une citation de Blaise  Pascal, célèbre mathématicien, physicien, théologien, mystique, philosophe, moraliste et polémiste français du XVIIe siècle :

"Apprenez que l'homme passe infiniment l'homme, et entendez de votre maître votre condition véritable que vous ignorez. Ecoutez Dieu. "... C'est la grandeur de l'homme d'aller toujours lus loin que les limites que la nature lui impose, sous le regard et à l'écoute de Dieu. Cette citation  rejoint ainsi la pensée du Maître soufi Mawlana Jalal ed-Din Rumi - mystique musulman persan du XIIIe siècle - qui proclame l'éminente dignité de l'Homme, but de la création et du projet divin.

 Un lien pour en savoir plus :

http://www.eric-geoffroy.net/article.php3?id_article=42




Voir le début de ce récit ICI


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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 19:00

http://www.tenes.info/galerie/albums/TROMBI/Emir_ABD_EL_KADER.jpg
" Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme ;
interrogez plutôt sa vie, ses actes, son courage, ses qualités, et vous saurez ce qu'il est. Si l'eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce,
c'est qu'elle vient d'une source pure. "
     

   

                                                        

  Ce vaillant Chef arabe est né près de  Mascara vers 1808. Dès novembre 1832, les trois grandes tribus de l'Ouest algérien le portent à la tête de la résistance contre les envahisseurs Roumis, après  la proclamation par son père Mahi ed-Din, du Djihad contre les troupes étrangères. Côté français, la conquête de l'Algérie se poursuit avec des fortunes diverses, très souvent  tenue en échec par l'Emir Abd el-Kader et ses cavaliers rouges... émaillée, au cours des années, de quelques traités ( dont celui de la Tafna)...  Le 22 février 1841 un nouveau gouverneur général, Bugeaud, arrive à Alger : commencent alors les revers pour l'Emir et ses alliés.
   Le 16 mai 1843 : prise de la Smala* d'Abd El-Kader par le duc d'Aumale. Cette facile victoire, obtenue en l'absence de l'Emir, entraîne la soumission de plusieurs tribus.

   En juillet 1843, Abd El-Kader se réfugie au Maroc d'où il tente de continuer la lutte jusqu'en décembre 1847. Fuyant le Maroc, il fait franchir  à sa Deïra le fleuve Moulouya sous le feu des Marocains qui trouvent cet hôte décidément bien encombrant, depuis leur défaite à l'oued Isly** et la signature du Traité de Tanger du 10 septembre 1844...
   Ce Traité déclare, entre autres, Abd el-Kader hors la loi "dans toute l'étendue de l'Empire du Maroc aussi bien qu'en Algérie".... Et voilà comment on spolie  tout un peuple, en imposant la loi du plus fort...

   Le 23 décembre 1847, après avoir reçu la promesse de pouvoir se rendre avec les siens à St Jean d'Acre ou à Alexandrie, l'Emir Abd El-Kader fait sa reddition au Général Lamoricière.
   Il est intéressant de voir comment la France a tenu cette promesse.


Commence une nouvelle vie pour ce combattant de la première heure.  Il reprendra alors sa quête de l'Absolu et ses méditations mystiques, commencées très jeune au sein de la Kadria soufie dont son père était le chef spirituel.

  Ce sera le thème d'un prochain article.
 

Pour en savoir plus on peut lire :
-  ABD EL-KADER de Smaïl Aouli, Ramdane Redjala, Philippe Zoumeroff  (Librairie Arthème Fayard 1994).
-  BUGEAUD de Jean-Pierre Bois (Editions Fayard février 1997)

  Notes
* La Smala d'Abd El-Kader était en quelque sorte son QG et la résidence itinérante de sa famille et de ses guerriers à partir de mai 1841 / cf. " ABD EL-KADER", Chapitre VI: Raid sur la Smala page 324.


** Pour la petite histoire : la bataille d'Isly remportée par Bugeaud a eu lieu tout près de la ville frontalière d'Oujda  (Ouchda ou Oudjda à cette époque). Je suis née à Oujda (ce qui explique mon intérêt), et jusqu'en 1959 il y avait, devant le Lycée de garçons de la ville, un arbre vénérable et majestueux, qui empiétait du reste sur la chaussée, et sous lequel Bugeaud se serait reposé durant, ou après la bataille...  Je n'ai pas encore retrouvé de photo ou de carte postale de cet arbre.


*** Deïra : petit cercle. Nom que prit la Smala après 1843.


 -  Images de http://images.google.fr

>>> Source de l'image "l'Émir Abd el-Kader à cheval" ;

                                   Site  Tenes.info/galerie

 

        Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

 

                                                                                                                                       


Voir la suite de ce récit ICI

 

 

 

 

 

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* Non à la criminalisation du boycott d'Israël !

 

    Pour la défense des Palestiniens,

l'AFPS Association

France Palestine Solidarité

a mis en ligne

mardi 18 septembre 2012


Une pétition réclamant l’abrogation

de la circulaire de février 2010

(signée Mme Alliot-Marie)

qui assimile les actions de boycott

des produits israéliens


 « à de la provocation,

 

à la discrimination

 

ou à la haine raciale. »


En application de cette circulaire,

les contrevenants encourent.

  des poursuites judiciaires.

 

 

 

  Pour plus d’informations et pour Signer :

Un Clic sur la vignette AFPS

 

  Logo-France-Palestine Solidarité Capture

 

 

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