La pietà de Michel Ange ( XVe siècle)
Vendredi Saint est un jour de recueillement et de deuil, partout dans le Monde pour les Chrétiens qui font mémoire de la mort de Jésus Christ sur la Croix, trois jours avant sa Résurrection au matin de Pâques. Ceci se passait il y a deux mille ans à Jérusalem en Terre Sainte, la Palestine gouvernée par le Procurateur romain Ponce Pilate.
Voici une hymne, le "Stabat Mater" composée par au XIIIe siècle par un moine franciscain italien Jacopone da Todi ( 1230-1306). Sa paternité a été aussi attribuée à Saint-Grégoire le Grand (VIIe s.), Saint-Bernard de Clairvaux et Innocent (XIIIe s.), Saint-Bonaventure (XIIIe s.) : les papes Jean XXII et Grégoire XI "concluent aux seules paternités possibles d'Innocent III ou de Jacopone"
Cette prière est un poème (ou séquence
de 20 strophes de 3 vers) en latin médièval. Sa traduction en français (Voir ci-dessous) en altère quelque peu le souffle poétique. Le Stabat Mater,
abréviation de son premier vers latin "Stabat Mater dolorosa" exprime, sous forme de méditation s'achevant en prière, la douleur de Marie devant le corps supplicié de son Fils mort sur la
croix. Cette douleur symbolisant celle de toutes les mères recueillant leurs enfants torturés et meurtris...
Le Site Fatrazie note : "Le Stabat Mater" est à la fois un poème médiéval d'inspiration sacrée et une composition musicale du type oratorio ou motet, basée en tout ou partie sur ce texte. Il appartient à la catégorie des « séquences » ou « proses », textes chantés à la messe entre l’épître et l’évangile. On le chante aussi souvent pendant les chemins de croix.
Il est, de nos jours, chanté en grégorien selon le thème , Dom Fonteinnes chantre de Solesmes vers 1850."
Stabat Mater dolorosa
Debout, la Mère, pleine de douleur,
Se tenait en larmes, près de la Croix,
Tandis que son Fils subissait son calvaire.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.
Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?
Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus, dans la peine
Et sous les fouets, meurtri.
Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.
Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.
Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je Lui plaise avec toi.
Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.
Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de Ses tourments.
Donne-moi de pleurer en toute vérité,
Comme toi près du Crucifié,
Tant que je vivrai !
Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.
Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.
Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.
Fais que Ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du Sang versé par ton Fils.
Je crains les flammes éternelles;
Ô Vierge, assure ma tutelle
À l'heure de la justice.
Ô Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme des vainqueurs.
À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis.
Amen ! In sempiterna sæcula. Amen.
NOTES
<> La Pietà (Vierge de pitié), statue en marbre blanc de Michel-Ange se trouve dans la Basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome. La photo illustrant cet article provient du Site québécois Agora Crosemont.
> Plus d'informations sur cette magnifique oeuvre d'art religieux sur Wikipédia qui publie la photo "in "situ".
<> Version originale en latin du "Stabat Mater" sur l'article suivant ICI.
<> Cliquer sur la vignette "Crucifixion" pour agrandir l'image, offerte par l'Internaute, représentant la Crucifixion de Jésus entre les deux larrons : sculpture sur bois que l'on peut admirer au Palais des Beaux-Arts de Lille.
<> De nombreux et talentueux musiciens ont interprété le "Stabat Mater" en composition instrumentale pour chants et choeurs. C'est une interprétation de Pergolèse (1710-1736) par Rinaldo Alessandrini,Concerto Italiano,Sara Mingardo, que l'on peut écourter ici.