Que sont mes amis devenus... Que j'avais de si près tenus... Et tant aimés.
Ils ont été trop clairsemés... Je crois le vent les a ôtés.
L'amour est morte.
Ce sont amis que vent me porte... Et il ventait devant ma porte... Les emporta. 1
Le 31 octobre dernier, Bruno Frappat a écrit sur la Croix un texte d'humeur et d'humour, intitulé "Soliloque d'un président".
Avec talent, le chroniqueur met en scène, François Hollande qui, lorsd'un moment de cafard, se parle à lui-même pensant à toutes les déconvenues engendrées par l’exercice de sa fonction élyséenne
et au peu de soutien de ses « amis».
Je recommande vivement la lecture du billet de Bruno Frappat qui
passe en revue avec brio les maux de la France et les récriminations du peuple français.
La politique étrangère est peu évoquée car les foyers français ne s’y intéressent guère, vu leurs difficultés actuelles quotidiennes et leur souci du lendemain…
... Trois mots sur le Mali : « Guerre larvée au Mali»…
Rien sur la Syrie : il est vrai que l’auteur de ce très bon texte, par ailleurs, s'ccorde avec François Hollande pour traiter le
Président syrien de :
« sanguinaire récidiviste à petite moustache qui sévit à Damas? » et lui attribuer le « gazage » du 21 août dans la banlieue de Damas :
« L’horrible surajouté à l’horreur, le tragique au cube. Le gazage
organisé d’un peuple, sans doute par la volonté même de ses
dirigeants, dont celui qui, il y a quelques étés, paradait dans la tribune présidentielle du défilé de nos armées à l’occasion d’un
14 juillet inoubliable. 2 »
Après ces petites précisions,
voici quelques extraits de cette chronique.
... Voici donc ces feuillets subtilisés à l’intimité de l’Élysée, un soir de déprime?:
« Mais qu’est-ce qu’ils ont, tous, en ce moment?? Qu’est-ce que je leur ai fait, que je n’aurais pas dû faire?? Ai-je trompé le peuple sur mes intentions et mon orientation sociale-démocrate?? Les révolutionnaires en peau de lapin, type Mélenchon, croyaient-ils vraiment que j’allais hâter la venue du grand soir??...
...« Et nos amis les Verts?!
Qu’on ne me parle plus de cette sainte et sotte alliance avec eux...
...« Et les autres, mes “camarades” (tu parles?!) du Parti socialiste, qui m’ont toujours décrit comme un mollasson de la synthèse, un nigaud du juste milieu, avec les airs de traîtres qu’ils trimballent aujourd’hui, de studio en tribune, je suis bien monté avec de tels appuis. Jusqu’au sein du gouvernement et au salon Murat où je perçois chez beaucoup de ministres des dents de vampire qui leur poussent lorsqu’ils me regardent. Je ne suis pas parano mais, tout de même, je me rends bien compte que beaucoup m’ont déjà, in pectore, abandonné à mon triste sort. Il n’y a plus guère que ce brave Ayrault qui tienne le choc, avec loyauté et vaillance. C’est gentil de sa part, mais comme soutien, c’est mince. ...
... « La droite veut ma mort depuis le premier jour. Comme je voulais, moi, sa mort, avant d’être élu. J’ai assez bataillé pour ça. C’est de bonne guerre. Mais quand même cela fait un drôle d’effet d’être constamment attaqué, quoi qu’on fasse et quoi qu’on dise.
Je prends une décision. Tollé. Je la rapporte. Re-tollé.
Je n’écoute pas les Français. Tempête.
J’écoute les Français. Moquerie générale.
Je suis insuffisant, flottant, indécis. Quant à la presse,...
... Vous verrez qu’ils me reprocheront même la libération des otages?!...
« Croyez-vous que cela soit amusant, d’exercer le pouvoir dans ces conditions??...
... « Il faut que je trouve une solution pour apaiser mes tourments et ceux des Français qui me trouvent insupportable, car je suis encore là pour plus de trois ans. Quand Juppé, en 1995, croyait avoir touché “le fond de la piscine” en termes d’impopularité, ... Aujourd’hui, il est, dans les sondages, en pleine forme. Il surfe comme un gaillard sur une plage de l’Atlantique. Je me dis que cela peut aussi m’arriver. Que la déveine qui est la mienne peut cesser soudain et que “l’inversion de la courbe”, une fois qu’elle aura atteint la question du chômage pourra s’intéresser à ma popularité.
« Bon, tout ça n’est rien en comparaison de ce qui m’attend demain. Écoutes de la NSA. Guerre larvée au Mali. Europe qui bat de l’aile. Marine Le Pen qui monte, qui monte. Patrons qui me détestent. Ouvriers qui m’ont lâché. Paysans qui lèvent les fourches. Camionneurs qui bloquent les issues. Intellectuels qui n’osent plus lever le petit doigt pour me défendre. Fonctionnaires qui se terrent et se taisent. Heure d’hiver qui me déprime. Mais, mon Dieu, qu’est-ce que je fais ici?? N’ai-je donc tant vécu que pour ces infamies?? »
Là-dessus s’interrompent les enregistrements qui nous ont été livrés.
Br. F.
--> Lire le prologue et la suite
en cliquant sur la photo ci-contre
On peut comprendre les lamentations de François Hollande décrites dans le « Soliloque d’un président ».
Elles ne manquent pas de vraisemblance !
Après l’euphorie du 6 mai 2012, le temps des amours est passé. Très vite un désamour persistant lui a succédé accablant le chef de l’état. Ce président « normal » a de quoi s’inquiéter devant les problèmes à résoudre et la grogne qui se manifeste dans les
sondages : à leur vue il a dû faire grise mine.
Voici celui de BVA du 28 octobre traduisant
un record d’impopularité.
Depuis le 1er novembre, la situation de la France n’a fait que se
détériorer sur tous les plans…
- le chômage avec la perspective de dépôts de bilan d’entreprises
(FagorBrandt :1800 emplois menacés)... - Standard & Poor's en profite et diminue d’un cran la note de la France (AA)...
- la Révolte des Bonnets rouges 3 gronde en Bretagne et risque de s’étendre (nouvelle manifestation le 30 de ce mois)…
- Une journée de colère : les sages-femmes, les employés de
la Redoute, de Goodyear, ceux de France Télévisions... - la France était en ébullition hier jeudi 7 novembre…
Voir la carte Google des « Sites emblématiques de la crise
sociale » - Au Mali, l’assassinat le 2 novembre des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon ainsi que les otages encore
détenus Sahel font oublier que quatre d’entre eux ont été libérés la veille… - Ces quelques problèmes ne sont qu'un aperçu des difficultés qui nous attendent en France dans les prochains mois.
NOTES
1 - "Que sont mes amis devenus... Les emporta." : c'est la première strophe adaptée en français moderne d'un poème de Rutebeuf (1230-1285).
° Cette complainte inspira à Léo Ferré une belle chanson que de nombreux
artistes de talent ont interprétée jusqu'à nos jours.
° La lecture du "Soliloque d'un président" m'a aussitôt évoqué ce "Pauvre
Rutebeuf", poème appris au collège.
° On peut lire l'intégralité de ce lai que chantait aussi Jacques Douai, ICI
° Une biographie de Rutebeuf sur l'Encycopédie de l'Agora
2 - « L’horrible surajouté...à l’occasion d’un 14-juillet inoubliable.»
Lire à ce sujet les deux premiers paragraphes (Retour, Punition) du texte
"l'esprit ailleurs" écrit le 6 septembre 2013 par Bruno Frappat.
... Ce journaliste a répété les mensonges occidentaux sans chercher à les
vérifier !
3 - La Révolte des Bonnets rouges
Les Bonnets rouges actuels se réfèrent à leurs ancêtres bretons qui se
soulevèrent en 1675 contre la levée de nouveaux impôts :
«la Révolte du Papier timbré».
Le bonnet rouge était le signe de ralliement des insurgés du centre-ouest de la Bretagne sous la conduite de Sébastian ar Balp qui sera tué la même année.
« Dans un contexte de crise économique, Louis XIV ne tient pas compte des
prérogatives des Etats de Bretagne et impose douze nouvelles taxes entre 1664 et 1675… » :
Lire la suite en cliquant sur la vignette à droite
La révolte des Bonnets rouges de Sébastian ar Balp est imprimée dans la mémoire collective des Bretons. De nos jours :
« Sébastian ar Balp redevient l’un des plus forts symboles du lutte des classes, de justice sociale et de liberté »
Cf. « Historial du Grand Terrier » au sujet des révoltes
bretonnes sous Louis XIV de 1675 à 1693. .
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9 Octobre 2019
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