بيت لحم
بيت لحم Le mur à l'entrée de Bethléem بيت لحم
Sur la pancarte géante [on pouvait lire en 2006] :
"ministry of tourism, go in peace"
بيت لحم
Bethléem (بيت لحم en arabe), dont le nom vient du syriaque, signifiant « maison du pain », est l’un des premiers Lieux Saints pour les chrétiens, lieu de pèlerinage à Noël : selon la tradition évangélique, Jésus de Nazareth y est né il y a deux mille ans…
De nos jours, Bethléem, ville située en Cisjordanie à 10 km au sud de Jérusalem, est un important centre religieux ; pour les juifs ce serait aussi le lieu de naissance et de couronnement de leur roi David.
Bethléem compte une population d'environ 30.000 habitants composée en majorité de Palestiniens musulmans et d'une petite communauté de Palestiniens chrétiens (l'une des plus ancienne au monde)
Depuis plus de six ans, Bethléem est séparée du reste de la Palestine et d’Israël par le Mur que l’on peut « admirer » sur les photos : les points de passage d’une zone à l’autre sont contrôlés militairement par Israël qui, seul, accorde des laissez-passer aux habitants palestiniens ou aux étrangers (donc aux pèlerins éventuels) qui voudraient se rendre à Bethléem en Cisjordanie occupée… Ce territoire palestinien dépend, en principe, officiellement de l’Autorité palestinienne mais il se réduit d'année en année comme "une peau de chagrin" du fait de la colonisation israélienne*...
Au pied de ce Mur, en général décoré de graffitis côté palestinien, les habitants de Bethléem ont édifié cette année une crèche rustique...
"Une crèche au pied du "mur". Bethléem, 20 décembre 2010."
... et accroché des étoiles lumineuses, en souvenir de l'Enfant Jésus et de l'Etoile qui, dit-on, guida les pas des Mages...
Illuminations devant le "mur" à Bethléem 25 décembre 2010 - Photo de Al-Oufok
Ces lumières, symbole de joie et d’espérance pour tous : « au cœur de la nuit, on célèbre le passage des ténèbres à la lumière » à l’époque du solstice d’hiver. Les chrétiens, eux, reconnaissent Jésus en cet enfant, dont le prophète Isaïe annonçait la naissance (Is 9, 1-5):
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière,
sur les habitants du sombre pays,
une lumière a resplendi…
Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné…
Et on lui a donné ce nom…
Prince de la paix »
Donc, cette année, selon Guysen News, plus de 100.000 personnes se seraient rendues à Bethléem pour fêter Noël, deux fois plus qu’en 2009 !
Cette affluence "record" serait due à "la diminution des violences en Judée-Samarie**, la reprise économique, mais également la météo, très douce pour la saison." !
Parler de la diminution des violences dans les Territoires palestiniens occupés et à Jérusalem-Est, est "une vue de l'esprit"... C'est oublier volontairement les exactions des colons, les destructions de maisons palestiniennes, les répressions de l’armée israélienne qui n'ont pas cessé durant l'année 2010 : pour ses soldats, tout ce qui bouge le long de leur barrière, dite de "sécurité", ne mérite que d’être exterminé !
Du point de vue israélien, rien à signaler : il n’y a pas, ou très rarement, de victime… Il en va tout autrement pour les Palestiniens qui, presque chaque jour, comptent les arrestations
(y compris d’enfants), leurs blessés ou leurs morts...
Ces victimes civiles palestiniennes sont toutes étiquetées "terroristes islamistes" par la puissance occupante…
" Plus de 500 membres de la communauté chrétienne de Gaza [s’apprêtaient le 23 décembre] à quitter le territoire du Hamas pour
participer aux célébrations de Noël à Bethléem. Un voyage coordonné par les forces israéliennes qui se donnent pour mission d'assurer la liberté de culte de toutes les religions.
"
Ont-ils pu tous se rendre effectivement à Bethléem, les autorités
d’Israël n’accordant que 400 permis de circuler*** pendant les vacances de Noël aux Gazaouis ? Cf. ICI
Mahmoud Abbas n’a pas manqué d’assister à la Messe de minuit célébrée dans la Basilique de la Nativité par Mgr Fouad Twal, le patriarche latin de Jérusalem, qui aurait donné à cette célébration, selon ce média israélien : « un ton quelque peu politique. Dans son discours (sic !), il a fait part de sa souffrance devant le blocage des négociations entre Israël et les Palestiniens, tout en répétant que "l'échec ne doit pas nous laisser dans le désespoir"»
Est-ce le souhait que Jérusalem puisse un jour devenir « la capitale de deux nations » dans laquelle coexistent pacifiquement les Croyants des « trois religions monothéistes » qui déplait à la journaliste D. Fink, auteur de l’article ?
Aucune mention d’une quelconque « souffrance devant le blocage des négociations entre Israël et les Palestiniens, tout en répétant que ''l'échec ne doit pas nous laisser dans le désespoir'' » dans cette homélie, très belle et sereine, de Mgr Fouad Twal …
On peut la lire, publiée en français, sur le site ZENIT - Le monde vu de Rome. Ci-dessous un extrait de cette homélie.
Graffiti décorant le Mur de séparation israélien à Bethléem
Le Patriarche latin de Jérusalem a conclu son homélie ainsi :
En ce Noël, nous souhaitons que Jérusalem devienne non seulement la capitale de deux nations, mais aussi un modèle pour le monde entier de bonne entente et de coexistence entre les trois religions monothéistes.
Notre souhait pour cette Fête est que le son des cloches de nos églises couvre le bruit des armes dans notre Moyen-Orient blessé. Que la joie se dessine sur tous les visages, que l'allégresse pénètre tous les cœurs !
Prions pour la paix : nous souhaitons qu'elle descende sur le peuple d'Israël comme sur le peuple de Palestine et sur tout le Moyen-Orient, afin que nos enfants puissent vivre et grandir dans un environnement serein.
Chers Frères et Sœurs, chers pèlerins, chers amis, la paix de l'Enfant de la Grotte soit avec vous ! Ne nous laissez pas seuls dans ces situations difficiles. Priez pour nous, nous en ferons autant pour vous. Joyeux Noël !
Quelques notes
* Au sujet de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, on peut consulter la carte qui montre, mieux que de longues explications, la réalité de la situation sur le terrain : le morcélement et l'invasion inexorable par les colons de ce territoire palestinien, occupé et bouclé par l'armée israélienne.
** "Judée-Samarie" est le concept politico géographique, inventé depuis quelques années (?) par les sionistes pour désigner la Cisjordanie occupée. Tout le monde comprend le message qu’Israël veut ainsi imprimer dans les esprits « urbi et orbi » : les mots ne sont pas innocents. Lorsque l’on sait, qu’au temps de Jésus dans la Palestine romaine, les Juifs abhorraient les Samaritains et vice versa … associer ces deux contrées bibliques est étrange. Le temps a passé, et au XXIe siècle ces contrées palestiniennes portent le nom de Cisjordanie (West Bank en anglais).
*** Sur le site de l' Ambassade d'Israël de Paris on peut lire ceci :
"Pendant les vacances de Noël, 400 permis ont été attribués aux pèlerins de Bethlehem vers Gaza ainsi que 100 permis de voyage à l’étranger et 257 permis de voyages d’affaires de Gaza pour encourager des opérations commerciales."
>>> Sources : Wikipedia, Al-Oufok et Guysen International News.
* Un grand merci à la Rédaction du site Al-Oufok pour avoir aimablement autorisé la publication de ses photos sur ce blog.
* Informations sur le "Graffiti à la colombe" figurant sur le "mur" de Bethléem : photo prise en
mars 2008 par Pawel Ryszawa. Voir ICI
* Ne pas manquer de compléter ces informations sur le Mur de séparation
(d'annexion, de ségrégation ou de "sécurité"... au choix !) en lisant l'article de Wikipedia : Barrière de séparation israélienne
* D'autres articles sur ces "murs honteux" qui défigurent la planète
>>> Cliquer sur les images et les photos pour les agrandir ou pour plus d'infos.