Il y a dix ans, le 19 février 2001, s’éteignait un grand artiste sympathique et plein de talent : Charles Trenet à l’âge de 87 ans. Surnommé "Le Fou Chantant", il débordait de fantaisie et a écrit de nombreuses chansons, dont l’accent résonne encore dans nos souvenirs. Qui ne se souvient de son sourire éclatant et ne garde au cœur l’écho de ses poèmes chantés ?
Parmi les plus populaires, on pourrait citer : La Mer, Y'a d'la joie, Je chante, Douce France, La Romance de Paris, Moi, j'aime le music-hall, Le Soleil et la Lune, Le Jardin extraordinaire, Que reste-t-il de nos amours ?...
L’âme des poètes poème publié ici est chanté par son auteur.
Charles Trenet a fréquenté le Lycée Arago de Perpignan, où son père était notaire et violoniste amateur.
Hasards de la vie mon père, né à Terrats un mois après ce condisciple célèbre, était pensionnaire à Arago à la même époque. Charles Trenet, qui a eu la chance de survivre dix ans à mon père, était bien connu pendant ces années de lycée comme boute-en-train, original et farfelu… A 15 ans, il est renvoyé du lycée (1928) et rejoint sa mère remariée à Berlin, où il fréquente une école d’art.
De retour en France, il convainc son père de son désir d’étudier le dessin et l’architecture
– son grand-père est architecte – à l’Ecole des Arts décoratifs. Il « monte » donc à Paris dans les années 30. Sa passion pour le dessin et ses études d'art lui permettront de réaliser
plus tard la plupart de ses affiches...
Il travaille dans un studio de cinéma, fréquente les artistes de Montparnasse et les cabarets parisiens. Il y rencontre Antonin Artaud, Jean Cocteau, Max Jacob, Jean Sablon , Joséphine Baker … En 1933 il forme un duo avec Johnny Hess, pianiste et chanteur suisse. Ils se produisent au Palace au cabaret Le Fiacre. De cette époque datent quelques unes de ses plus célèbres chansons, dont il compose les paroles et la musique : Y'a d'la joie, Je chante, Fleur bleue, Vous qui passez sans me voir, etc.
C’est le début du succès et de la notoriété, qui ne se démentiront pratiquement pas à travers les aléas de la guerre et de la vie.
Marseille 1937, il devient le Fou Chantant au cabaret du Grand Hôtel Noailles.
La guerre finie, il poursuit une longue carrière fructueuse et parcourt le monde, enchantant son public de Paris à New-York, Montréal, Rio…
Après des adieux à l’Olympia en 1975, il participe au Festival « Juste pour rire » de Montréal et ne quittera plus la scène.
Mai 1993, il triomphe une fois de plus, sur scène à l’Opéra Bastille, en fêtant ses 80 ans.
Les années se succèdent, sans que le succès n’abandonne Charles Trenet, notre sympathique Fou Chantant. Sa renommée a traversé le siècle et perdure encore dix ans après sa mort, puisque de nombreux artistes, plus ou moins doués ou inspirés, s’essayent à chanter ses mélodies ou à pasticher les paroles de ses chansons poèmes.
En novembre 1999, il donne son dernier concert en chantant assis à la salle Pleyel à Paris : l’âge et la maladie sont là. Après deux attaques successives, il meurt à 87 ans, le 19 février 2001 à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
En 1999, c'est la consécration de ses talents d’artiste qui a donné du bonheur à des générations d'amis de la musique et de la poésie tout au long du XXe siècle : il est reçu membre de l’Académie des Beaux Arts.
Poète et artiste dans l'âme, il disait :
"Chez moi, il y a un rêve permanent. Je ne vois pas les choses telles qu'elles sont."
Plein de gaité et de joie de vivre le plus souvent, il disait aussi :
"Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie.
... C’est sans doute à ces "jours sans joie", teintés cependant de quelques sourires nostalgiques, que l’on doit ses mélodies plus mélancoliques mais si belles, comme celle que Charles Trenet chante ici.
L’âme des poètes
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur
Sans savoir pour qui battait leur cœur
Parfois on change un mot, une phrase
Et quand on est à court d'idées
On fait la la la la la la
La la la la la la
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air pour bercer un chagrin
Ou quelque heureux destin
Fera-t-il vivre un vieux mendiant
Ou dormir un enfant
Ou, quelque part au bord de l'eau
Au printemps tournera-t-il sur un phono
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère court encore dans les rues
Leur âme légère, c'est leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.
Longtemps, longtemps, longtemps
La la la...
Pour aller plus loin...
... On pourra consulter de nombreux sites Internet qui ont inspiré cette esquisse de la brillante carrière de Charles Trenet.
Sources biographiques
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Trenet
Autres sites
AFP Un article intitulé « Charles Trenet, disparu il y a 10 ans, a "passé
sa vie à vivre son enfance" » de Bernadette Rey (AFP).
Knol propose une biographie et deux vidéos de cet artiste chantant en concert "Boum" et "L’âme des poètes".
Sur le Quartier du Montparnasse
On pourra se référer aux sites suivants :
pour découvrir une galerie de photos du temps passé.
Charles Trenet chante pour notre plaisir sa jolie poésie "L'âme des poètes"