Une réception à la cour du roi Pétaud
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Victor Hugo (1802-1885), poète, dramaturge, romancier, l’un des plus grands
écrivains de la littérature française, fut aussi un homme politique militant.
Après la Révolution de 1848 qui engendra La Seconde République, Victor Hugo député de l’Assemblée Constituante milite pour l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République (décembre 1848) ; il brigue alors le ministère de l’Instruction publique, mais le Prince-Président l’écarte : Victor Hugo passe à l’opposition dénonçant "le cléricalisme du nouveau gouvernement et les ambitions dictatoriales" du président.
Son opposition à "l’usurpateur" ne fera que se renforcer après le Coup d’Etat du 2 décembre 1851 suivi de l’instauration du Second Empire… Exilé en janvier 1852, Victor Hugo écrit alors, entre autres, ce pamphlet Napoléon-le-Petit publié à Londres le 5 août 1852. Irréductible opposant à Napoléon III, il ne rentrera d’exil qu’en septembre 1870 après la défaite de Sedan et la proclamation de la Troisième République.
Ce pamphlet a été réédité chez Actes Sud.
Je ne résiste pas
au plaisir de le partager ici, tant il évoque pour moi ces cinq dernières années dans l'Hexagone...
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" Que peut-il ? Tout.
Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie
eût changé la face de la France,
de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France
et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;
ne pouvant créer, il décrète ; il cherche
à donner le change sur sa nullité ; c'est
le mouvement perpétuel ; mais, hélas !
cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir
a épousé une princesse étrangère,
est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,
ce qui sonne, ce qui brille,
toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque,
la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,
il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car,
la France, il la foule aux pieds,
lui rit au nez, la brave, la nie,
l'insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé. "
Victor HUGO, dans "Napoléon, le petit"
Réédité chez Actes Sud
Mille mercis à ma fille aînée qui m'a fait découvrir ce texte il y a quelques jours.
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$ SOURCES
> Site www.lettres.org/ Victor Hugo "Les Châtiments"
> Site.wikipedia.org/ Victor Hugo
> Site wikipedia.org/ Seconde République
Sur l'élection présidentielle du 22 avril et 6 mai 2012, voir aussi l'article pécédent ICI .
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Sissi (l’étoile
du sud)
